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Des otages étrangers doivent une fière chandelle à leurs collègues algériens
Publié le lundi 21 janvier 2013  |  AFP


Crise
© AFP par DR
Crise malienne : Otages algeriens


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In Amenas (Algérie) - "Nous avions caché un Américain et
quatre Philippins en prenant la fuite. Il n'était pas question de les laisser
derrière", raconte un otage algérien ayant échappé aux islamistes jeudi, en
plein assaut des forces spéciales contre le complexe gazier algérien.

Plusieurs étrangers doivent leur vie à leurs collègues algériens, tandis
que 37 autres ont péri, dont un certain nombre abattus d'une balle dans la
tête, selon un bilan officiel encore provisoire.

"Nous étions tous dans la même galère, nous étions près de 300 Algériens
regroupés par les terroristes. Et nous avions caché des expatriés au milieu de
notre groupe", raconte Iba El Haza, un employé du Britannique BP.

Ce groupe important, qui n'intéressait pas les islamistes déterminés à
faire payer des étrangers pour l'intervention au Mali et en Afghanistan, selon
leurs dires, a réussi à s'enfuir dès le début de l'assaut lancé par les forces
spéciales algériennes jeudi.

Quelque 36 heures après l'attaque islamiste contre ce complexe situé en
plein désert, ils ont cassé le cadenas de la porte la plus vulnérable, sans
craindre de se faire tirer dessus.

Une infirmière française, Murielle, a expliqué de son côté à la radio
française Europe 1 avoir réussi à s'échapper du site d'In Amenas en se fondant
dans un groupe de 26 otages algériens.

"Ils ont été super chouettes. Ils nous ont dit: si jamais on tombe sur un
terroriste, il ne faut pas qu'on vous voie. On va tous mettre nos vêtements
professionnels, tous s'habiller pareil, tous mettre des bonnets", affirme
Murielle.

"Hanté" par ces images de mort

Dans le lieu d'habitation des employés, la situation était horrible, disent
les otages algériens.

"Les terroristes avaient transformé les otages (étrangers) en boucliers.
Ils les avaient bardés de grenades et entendaient, derrière eux, se protéger
des tirs des forces spéciales", raconte avec difficulté Ali, un ex-otage
dévasté par ce qu'il a vécu.

Ali a vu un Américain qu'il connaissait bien déchiqueté par un obus. Les
islamistes l'avaient sorti de l'usine avec un autre étranger pour le conduire
vers les vannes de gaz afin de les ouvrir. L'explosion aurait soufflé jusqu'à
la ville d'In Aménas, à une quarantaine de kilomètres de là.

"Touché par un obus des militaires, le véhicule a bondi d'une vingtaine de
mètres, retombant carbonisé", raconte Ali, en sueur. "Quand je m'en suis
approché bien plus tard, parmi les restes humains, j'ai vu le tronc de
l'Américain carbonisé. Depuis, cette image me hante".

Les collègues des étrangers tués pleurent. "Ces otages faisaient partie de
notre famille. Peu importe leur nationalité, nous passions plus de temps avec
eux qu'avec nos proches", raconte Brahim, un employé de BP.

"Ammi" (tonton) Fukushida, un Japonais quinquagénaire exécuté à bout
portant par les islamistes, "était comme un père", raconte Riad. "Nous ne
l'oublierons jamais. Si le Japon n'était pas si loin, je serais allé à son
enterrement".

Après l'assaut de jeudi, les lieux d'habitation étant sécurisés, "nous
sommes revenus de notre cache vers la base du japonais JGC pour chercher nos
affaires". "Nous avons trouvé notre collègue malaisien Patrick Awang en état
de choc sous le lit. Nous l'avons sorti et emmené à la clinique du site toute
proche", raconte Brahim, qui travaille pour l'entreprise japonaise.

Dans la petite ville d'In Aménas, les habitants sont unanimes à condamner
l'assassinat d'étrangers. "C'est honteux de s'attaquer comme ça à des
travailleurs étrangers", s'écrie Ali, un épicier.

Abderahmane enrage: "les gens du Sud sont connus pour leur hospitalité
séculaire. En une fraction de seconde, ces terroristes qui n'ont rien à voir
avec l'islam ont ruiné notre réputation".

Alan Wright, un Ecossais de BP, a passé 30 heures caché dans un bureau avec
quatre expatriés et des Algériens.

"Je ne pourrai jamais assez dire de bien de ces gars qui étaient avec nous
dans ce bureau et qui avaient la possibilité de se rendre et d'être en
sécurité, mais qui ont décidé de rester et de nous aider à nous échapper", a
souligné M. Wright à la chaîne Sky News. "Nous avons une dette éternelle à
leur égard".

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