Il y a 23 ans, l’Etat malien créait l’Agence de cessions immobilières (ACI) pour favoriser l’accès de la population aux parcelles assainies dans la transparence et promouvoir la construction de bâtiments modernes à usage d’habitation et à usage commercial. L’ACI trouve comme Suprême paradoxe le fait que l’Etat s’évertue aujourd’hui à contrarier ce formidable dessein en permettant à des particuliers de s’installer, en violation des lois et règlements de la République, sur les terres qu’il a cédées, sous forme de titres fonciers, à l’ACI qui doit se rappeler qu’elle-même a fait pareille à l’ACI-Bacodjicoroni en spoliant les résidents de leurs équipements collectifs.
On se rappelle que la réalisation du premier projet urbain du Mali dans les années 1980 à Magnambougou et sa réussite pour avoir donné des parcelles viabilisées à la population et l’aménagement de l’actuelle zone de Bacodjicoroni ont été à la base de la création de l’Agence de Cession immobilière (ACI) en 1992.
Une fois créé, elle a commencé à vendre par appel à concurrence les parcelles viabilisées de niveau supérieur.
Un autre avantage de l’opération, a été de vendre que les parcelles transformées en Titres Fonciers qu’on obtenait au bout de deux mois après le paiement de toutes les redevances. Le succès de cette opération a fait qu’au bout de deux ans, toutes les parcelles ont été vendues.
La présence d’équipements collectifs, à savoir un grand terrain de sport (120 m x 120 m), le marché, l’école publique le centre de Santé Communautaire, les places de Moquées, d’Eglises, le Commissariat de Police, les places de manèges pour les enfants, les espaces verts etc.… ont attiré les acquéreurs pour habiter dans ce nouveau quartier. Après la vente de toutes les parcelles, la surprise des habitants a été grande, lorsqu’ils ont constaté, que toutes les places réservées pour les équipements collectifs et les espaces verts étaient entrain d’être vendus en ‟clando” par la Direction de l’ACI entre 1998 et 2002
De nos jours, les résidents de l’ACI-Bacodjicoroni sont surpris de voir que la Direction de l’ACI, fait de la publicité sur l’embellissement du visage de la ville de Bamako et sur les aménagements d’espaces verts, des parkings, des terrains de football et des marchés modernes à l’ACI 2000. L’ACI doit expliquer aussi aux résidents de ce quartier pourquoi les rues sont inondées d’eau après chaque pluie en hivernage.
Cette initiative est-t-elle le fait des critiques formulées par une association de résidents ?
Si tel est le cas, le même type d’association existe à Bacodjicoroni et est prête désormais à attaquer l’ACI pour leur avoir trompé sur marchandise en faisant miroité, un quartier où il fait bon vivre, alors qu’en réalité, c’est un quartier frustré sans lieux de sports, sans structures de santé, sans marchés publics.
Cette association pense que la Direction de l’ACI, doit leur rembourser une partie du prix du terrain à sa valeur actuelle. Dans le cas contraire, elle saisira le bureau du vérificateur général par rapport à cette tromperie sur marchandises.
L’ACI va de paradoxe en paradoxe. L’initiative première qui a consisté à répondre à la volonté de ATT de doter le quartier ACI 2000 d’un Hôtel 5 Etoiles était bonne au départ.
Mais dans la conception du projet, il y a eu environ de 3 milliards de surfacturation semble-t-il selon les sources du dossier en considérant le coût au m2. Ce montant surfacturé à pris deux destinations, la colline de Koulouba (le Palais et l’Etat major particulier) et les bureaux de l’ACI. Par la suite, lorsque les travaux ont commencé l’ACI s’est trouvée bloqué, faute de financièrement.
Elle a été obligée de mettre l’immeuble inachevé en vente avec une mise à prix de 8 milliards F CFA.
L’initiative secondaire qui a constitué à ériger dans le grand marché de Bamako, un centre commercial moderne à 5 niveaux avec parking pouvant parquer 212 véhicules sur deux niveaux n’ pas été bien réfléchie. Notons aussi que la conception de ce projet il y a eu également de la surfacturation selon le projet une fois terminé n’a pas eu de locateurs, tellement le coût est hors portée de la capacité des commerçant locateurs.
Il n’y a-t-il pas lieu que des audits soient réalisés sur ces deux projets pour connaître la réalité des coûts. Certains bureaux sont spécialisés dans ce domaine tel que le Bureau Veritas et autres.
En procédant à un audit, pour une fois, ou rendra service au peuple malien dans le cadre de la bonne gouvernance de ses deniers.
Seydou DIARRA