Obsèques de Boubacar Sidibé: La nation rend hommage à un pionnier de la magistrature

News

Société

Article

Société

Publié le vendredi 26 fevrier 2016 | L’Essor

L’ancien ministre de la Justice, Garde des sceaux, Boubacar Sidibé, est décédé le 23 février dernier en Tunisie. Il a été inhumé hier dans son champ à Farabana. La nation entière lui a rendu un dernier hommage au cours d’une cérémonie solennelle au terrain Chaba de Lafiabougou en présence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita. On notait également la présence d’anciens chefs d’Etat, du Premier ministre Modibo Kéita, du président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, d’anciens Premiers ministres, des ministres, des avocats du barreau malien et d’une foule nombreuse de parents et d’amis.
Né en 1926 à Ouigouya au Burkina Faso, c’est au Mali que Boubacar Sidibé obtint en 1945 le diplôme de l’Ecole primaire supérieure Terrassons de Fougère qui lui permettra d’accéder à la qualité de commis expéditionnaire. Reçu au concours des secrétaires de greffe et parquet de l’AOF en 1949, il passa au concours des greffiers en 1951.
C’est ainsi que Boubacar Sidibé commença une longue et riche carrière judiciaire. Délégué dans les fonctions de juge, il est aussitôt nommé juge de paix à compétence étendue de Nioro du Sahel en 1959. En 1963, il est promu premier président de l’unique Cour d’appel du Mali, puis président de la Cour suprême en 1969, avant d’être appelé aux fonctions de conseiller technique du président du gouvernement provisoire. De 1979 à 1982, il occupait le portefeuille du ministère de la Justice, Garde des sceaux.
Après sa retraite, Boubacar Sidibé s’inscrit sur la liste des conseils juridiques en 1986. « De 1986 à 1994, tu es resté le parfait conseil juridique ; celui qui conseille beaucoup et pratique peu le prétoire ; jusqu’à ce que la fusion des professions d’avocats et de conseils juridiques soit consacrée par la loi du 13 octobre 1994. Dès lors, à l’idée de revêtir la toge, ton taux d’adrénaline juridique t’envahit. Mais cette fois-ci, non pour juger mais pour assister ; non pour condamner mais pour défendre », a témoigné le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali, Me Seydou Sidiki Coulibaly.
Le doyen Youssouf Traoré a rendu un hommage mérité à un compagnon de lutte syndicale et politique qui s’est battu pour indépendance du Mali. Pour l’ancien ministre Abdoulaye Amadou Sy, Boubacar Sidibé fut un grand patriote, un des pionniers de la magistrature au Mali, un homme sociable, de justice et profondément humain qui défendait toujours la cause des plus démunis. « Il fut un patriote engagé, intègre et louable », témoigne-t-il. Magistrat de classe exceptionnelle, Boubacar Sidibé était Grand officier de l’ordre national du Mali.

M. KEITA
Source: Essor