En vue de développer la technique du groupe d’épargne et de crédit dans la sous-région, l’ONG World Vision a organisé du 22 au 27 février 2016 au grand hôtel Azalaï de Bamako, une formation sur la méthodologie et la gestion des systèmes d’information pour une mise en place effective des groupes d’épargne et de crédit. La cérémonie d’ouverture présidée par M. Chance Briggs, Directeur National de World Vision a eu lieu en présence de plusieurs personnalités. La session a également regroupé des participants venus du Niger, de la Sierra Leone, de la RD Congo, du Kenya et de la Mauritanie.
Cette formation qui s’étend sur six jours entend assurer une cohérence et un alignement dans la mise en œuvre des bonnes pratiques relatives aux groupes d’épargne dans tous les pays d’intervention de World Vision. Parallèlement, la formation renforcera les capacités du personnel technique en le dotant de nouvelles connaissances qui lui permettront d’établir une bonne gestion des systèmes d’information, une opérationnalisation et un suivi optimal des groupes d’épargne.
Dans son intervention, M. Chance Briggs, a expliqué que l’initiative de créer un groupe d’épargne est venue du constat que les pauvres ont aussi de l’argent mais qu’ils ont besoin d’un moyen pour épargner. Entre 2015 et 2016, dit-il, neuf programmes de World Vision Mali ont facilité la création de groupes d’épargne. La mise en place de ces groupes a permis aux communautés d’épargner régulièrement et d’avoir accès à un fonds de crédit qui offre des conditions moins contraignantes que celles des usuriers et de la microfinance, de renforcer l’entraide entre les communautés et de développer la culture d’épargne. Les groupes d’épargne ont permis également de créer et de diversifier les sources de financement pour les activités génératrices de revenus et de renforcer la résilience des ménages à travers la disponibilité des fonds pour faire face aux temps de soudure.
Un groupe d’épargne est un groupe de 10 à 25 personnes qui s’engagent à épargner ensemble et à s’accorder de petits emprunts à partir de cette épargne. Ainsi, au niveau des associations villageoises d’épargne et de crédit, 51 groupes d’épargne, avec 1368 femmes, ont pu épargner 10 millions 102 milles F CFA. 1728 enfants de 0 à 18 ans vivant dans ces communautés, ont été positivement impactés par le programme de groupe d’épargne.
Le groupe compte un comité de gestion de cinq personnes qui sont élues démocratiquement par les membres du groupe au début de chaque cycle. Les groupes sont d’accord sur une Constitution qui décrit le gouvernement et les services offerts par le groupe. Ils sont formés et surveillés durant une période déterminée de 36 à 52 semaines par des employés ou des agents communautaires. Les membres peuvent choisir de créer un fonds social qui fournit de petites subventions aux autres membres pour les besoins en cas d’urgence. Les carnets des membres, le fonds social et le fonds de l’emprunt sont gardés dans une caisse avec trois cadenas. Le groupe d’épargne partage le fonds d’emprunt au moins une fois par an proportionnellement au nombre d’actions qu’ils ont achetées.
Ainsi la présente session va permettre aux participants d’être des catalyseurs pour mieux instaurer le groupe afin de le rendre plus durable. « L’épargne est l’intervention la plus durable qu’on peut faire », a conclu Chance Briggs avant d’ajouter que c’est une étape dans le développement économique.
Mamadou DOLO dolo@journalinfosept.com