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Office du Niger : les «cadeaux empoisonnés» d’Ilias Goro au ministre Denon pour sauvegarder son poste de PDG
Publié le samedi 27 fevrier 2016  |  Le Reporter
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de passation de service au ministère du développement rural .
Bamako, le 18 janvier 2016 à la cité administrative. La salle de conférence du ministère du développement rural a servi de cadre à la cérémonie de passation de service entre le ministre sortant du développement rural Dr Bocary TRETA et les ministres entrants de l`agriculture et de l`élevage et de la pêche, respectivement Kassoum DENON et Dr Nango DEMBELE. (Photo Kassoum DENON)




Le PDG de l’Office du Niger est actuellement en France pour prendre part au Salon de l’Agriculture. En réalité, Ilias Goro a très mal voyagé car c’est à la veille de son départ qu’il a appris que son décret de nomination comme PDG de l’Office du Niger a été abrogé depuis le 15 janvier 2016. Il en avait même reçu notification. C’est dire que, normalement, c’est son adjoint qui devrait aller en France.
Bien avant cette abrogation, le désormais ex-PDG avait perçu tous ses droits pour aller à la retraite. Il savait pertinemment que son nom figurait sur la liste des personnes de l’administration publique à faire valoir leurs droits à la retraite. Malgré tout, il a continué à travailler, signant des contrats et engageant l’Office du Niger dans des activités.
Mais tout cela n’a servi à rien parce que tous les contrats signés et autres faits portant sa griffe, à partir de la notification de son départ à la retraite, peuvent être révoqués par son successeur. Connaissant tout cela et profitant de son appartenance au parti au pouvoir, il est pourtant resté à son poste. Il avait même demandé une rallonge de temps à l’ex-ministre du Développement rural, Bocar Tréta. Ce dernier s’y était refusé. Faisant encore fi de cela, Ilias Gouro est resté en fonction.
Allant plus loin, il a désigné son propre fils comme chef de zone. Il a aussi fait profiter de la vache laitière qu’est l’Office du Niger à bien d’autres personnes qui l’ont soutenu. Et pourtant, il faut le dire, Ilias est un déserteur qui a signé son retour à l’Office, avant d’être propulsé PDG sous le président IBK, dont l’un de ses enfants porte le nom. Voilà un PDG, qui savait très bien que sa décision de nomination avait été abrogée depuis le 15 janvier 2016, qui a pris tous ses droits de retraité, son nom figurant sur la liste officielle des partants à la retraire au titre de l’année 2015, qui s’accroche toujours à son poste.
C’est en voulant se rendre à Paris qu’il a reçu une copie de la décision d’abrogation de son décret de nomination. Bien avant ce voyage, il avait envoyé des tonnes de sacs de riz et des moutons, à travers des émissaires, au nouveau ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon. Ce dernier n’a trouvé mieux que de renvoyer les émissaires du PDG de l’Office du Niger avec «ces cadeaux empoissonnés».
En fait, Denon savait très bien qui est Ilias parce que, depuis la nomination de Denon comme ministre, Ilias ne dort plus. Car, après avoir déserté l’Office, à son retour, il a trouvé Kassoum Denon comme PDG. Ce dernier a refusé catégoriquement sa réintégration, mais à cause des pressions sociales, il va accepter de le laisser travailler encore à l’Office du Niger.
Actuellement, le désormais ex-PDG de l’Office du Niger est en France pour le Salon de l’agriculture. Il ferait mieux d’y rester, parce que la relève est assurée par son adjoint, en attendant la nomination d’un nouveau PDG par le gouvernement.
En tout cas, l’on retiendra que le passage d’Ilias Goro à l’Office du Niger n’a fait qu’augmenter la souffrance des paysans. Se faisant rare sur le terrain, il n’y a réalisé aucun exploit en matière de rendement, encore moins, en terme d’amélioration des équipements de l’Office Niger.
Sinaly KEÏTA
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