Si le Festival est à sa 12ème édition, la Foire internationale en en est à sa dixième, car elle a démarré deux après le Festival sur le Niger. C’était grâce à la demande des artisans de Ségou, qui se faufilaient entre les festivaliers avec leurs créations. C’est ainsi qu’il a été décidé de trouver une grande place et de faire une ouverture à tous les artisans de la sous-région, à d’autres commerçants et créateurs. D’où l’idée de la Foire internationale de Ségou.
Depuis les années 1980, Ségou organisait sa Foire annuelle, avec les grands commerçants du Mali. À l’époque, les usines Sada Diallo ravissaient la vedette à tout le monde. Derrière le Stade municipal de Ségou, se faisaient les foires annuelles. Mieux, la Foire hebdomadaire de Ségou, «Ségou déné», était très connue à travers le pays. C’est fort de tout cela que les organisateurs du Festival sur le Niger ont lancé la Foire internationale de Ségou. Elle est aujourd’hui une activité phare du Festival.
Lors de son ouverture cette année, bien qu’étant transférée au Quai des arts au village du Festival, les autorités de Ségou étaient là. La ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, qui a présidé la cérémonie sur le site de la Fondation, avait à ses côtés une forte délégation de son département. C’était en présence de Mamou Daffé, directeur du Festival ; Georges Togo, Gouverneur de la région ; Yaya Bamba, 1er vice-président du Conseil régional de Ségou et de Cheick Tidiane Seck, parrain du Festival.
Plusieurs personnalités étaient au rendez-vous culturel annuel de Ségou, dont Mme Corine, directrice de l’Institut français de Bamako. Ils sont 22 pays venus d’Afrique, d’Asie et d’ailleurs à participer à cette Foire internationale qui a été délocalisée sur le site de la Fondation pour raison de sécurité. Il s’agit du Maroc, du Burkina, du Bénin, du Mexique, du Brésil, de la Mauritanie, du Sénégal, de l’Amérique du Sud et d’autres.
Cette 12ème Foire internationale de Ségou se situe dans le cadre des activités du Festival sur le Niger. Cette édition, dite spéciale, se tient dans un contexte de relance économique et de sortie de la crise sécuritaire que notre pays a connue de 2012-2014. Ce qui explique la réduction du nombre de participants à 80 stands, au lieu de 160. «Nous avons refusé plusieurs demandes pour respecter les normes sécuritaires», a révélé Yaya Bamba. Avant de poursuivre : «La tenue de cette Foire est une fierté pour la population de Ségou.
La 12ème édition du Festival sur le Niger se tient dans un contexte particulier où notre pays est résolument engagé dans la voie de la reconstruction de l’édifice national. Malgré cette situation, la culture reste un élément de prise de conscience par rapport aux intérêts nationaux. Cette rencontre culturelle de dimension internationale, comme la Biennale artistique et culturelle, les Rencontres africaines de la photographie de Bamako et le Triangle du Balafon, pour ne citer que ceux-ci, constitue un moment fort de renforcement de la cohésion sociale et de l’émergence d’une culture de la paix et de la citoyenneté. Le choix du thème de cette édition spéciale- «Jeunesse et Citoyenneté» - est la preuve de l’engagement constant des initiateurs pour le développement de notre société».
À travers cette thématique, la jeunesse malienne va jouer son rôle de catalyseur du changement de comportement qui a fait la renommée des grands Empires, qui ont conduit à cette Nation. «C’est donc l’occasion, ici, de saluer les promoteurs et organisateurs de ce grand événement culturel qui, pendant plus de dix (10) ans, n’ont cessé de se battre pour non seulement sa pérennisation et sa valorisation, mais aussi et surtout pour l’impulsion du secteur de la culture, de l’artisanat et du tourisme», a indiqué le directeur du Festival.
«C’est un réel plaisir et honneur pour le Conseil régional d’accueillir cette Foire internationale. Ségou est désormais une ville ouverte au monde», a martelé M. Bamba. Il a renouvelé l’engagement de son institution pour la réussite de l’organisation de la Foire internationale. «Notre ambition est faire de la ville de Ségoun à travers le Festival, une ville incontournable dans la promotion de l’art, de la culture et de l’économie».
Précisons que le ministre et les autres officiels ont visité les stands pour clôturer la cérémonie d’ouverture de la Foire. L’animation musicale était assurée par le balafongiste Nèba Solo qui a chanté l’hymne du Festival. Il était accompagné des Korèdougan pour agrémenter la fête.
Auparavant, le ministre avait inauguré la nouvelle Médiathèque du Centre Korès, à son arrivée, et visité une exposition sur les Ciwara au Musée de Korès. L’engouement était au rendez-vous, malgré le format réduit de l’événement. Le public a activement répondu à l’appel des organisateurs. Mme le ministre a extériorisé sa satisfaction et la reconnaissance de la Patrie à Mamou Daffé pour ses efforts dans la promotion de la culture malienne en particulier, et africaine en général. «A travers le Festival, vous avez soulevé le drapeau du Mali très haut», a-t-elle dit en substance.
Il est à retenir que la finalité de cette Foire est de donner l’opportunité à des organisations locales de profiter du Festival sur le Niger. En effet, elle permet de relancer le marché artisanal et touristique, car Ségou est une ville où siègent plusieurs petites et moyennes entreprises, associations ou organisations professionnelles, dotées d’une grande expérience dans la promotion et le développement du marché économique malien et africain.
B. SIDIBE