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EDITO« Louansé » !
Publié le lundi 29 fevrier 2016  |  le repere




Il y a plus de vingt ans, l’artiste malien, Abdoulaye Diabaté, avait attiré l’attention, dans un de ses titres célèbres, sur les souffrances de la location dans les grandes villes du Mali. « Louansé », la location (en français), dénonçait la « dictature » des locateurs, la difficile cohabitation entre locateurs et locataires, les humiliations et autres brimades dont étaient victimes les locataires.
A l’époque, la location était un fardeau. En plus des mésententes quotidiennes avec les locateurs, les locataires devraient faire face à la rareté des ressources financières. Les salaires étaient insuffisants et tombaient tardivement. Le locataire sortait à l’aube pour ne regagner sa famille que plus tard dans la nuit. Bref, la vie de foyer du locataire était suffisamment perturbée par les mises en garde récurrentes du locateur. Nous étions dans les années 70 et 80.

Au 21ème siècle encore, le problème des locataires reste entier, même si il se manifeste sous de nouvelles formes. Même si les populations ont pu, en partie, contourner les souffrances du 19ème siècle, elles font face actuellement à un nouveau phénomène : le coût du loyer. Exorbitant, exagéré, trop cher… Les qualificatifs ne manquent pas pour décrier la hausse du prix du loyer, en particulier à Bamako.

Quand l’Etat avait enclenché les programmes de construction de logements sociaux, beaucoup de nos compatriotes avaient espéré réaliser un rêve : « vivre chez soi ». Mais, en lieu et place des revenus intermédiaires, ce sont des riches fonctionnaires et commerçants qui ont profité de ces programmes. Qui avaient, entre autres objectifs, de réduire le coût de la location afin de diminuer le lot des locataires. Et leur rêve fut simplement brisé.

L’Etat doit, enfin, se ressaisir pour rendre à César ce qui l’appartient… On ne peut pas atteindre les objectifs des programmes, si les logements sociaux doivent revenir à des hauts fonctionnaires, directeurs de services, leurs époux ou leurs enfants et autres grands commerçants. Qui doivent être purement et simplement écartés des programmes de logements sociaux.

Idrissa Maïga

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