Un nouveau scandale vient d’éclater au sein de l’armée. Il s’agit du détournement de la Prime globale d’alimentation spéciale (PGAS), qui fait 1200 F CFA par militaire sur le terrain et par jour, et la Prime de risque appelée prime “Haya”, passée de 8000 à 50 000 F CFA en 2012. Le montant du détournement présumé serait de 700 millions à plus d’un milliard de F CFA. Si le Bureau du Vérificateur général, dans son rapport 2014, avait levé le lièvre, c’est le contrôle sur le terrain qui a précisé l’ampleur des dégâts et surtout l’identité des animateurs de ce réseau qui comprend des officiers supérieurs, des financiers (trésoriers payeurs, comptables et contrôleurs financiers), des informaticiens.
Pour l’heure, seul le colonel Cheick Hamallah, commandant central administratif (titre du DFM dans les états-majors) de l’armée de terre, est mis aux arrêts. D’autres officiers auraient été interpellés dès le 4 février par la SE. Il s’agirait du colonel-major Mary Diarra, ancien directeur des finances et du matériel (DFM) du ministère de la Défense, son chef de division budget et finances ; le colonel Mahamane Satao de la Mutuelle de l’état-major, le capitaine Achofikoi Maïga de la cellule informatique et un civil du nom de Bassidi.
Il se dit que le colonel-major Mary Diarra aurait déjà déboursé 100 millions de F CFA, le capitaine Achofikoi Maïga 85 millions de F CFA. C’est le nouveau DFM du ministère de Défense qui a dévoilé le scandale après avoir refusé un pot-de-vin de plus de 400 millions de F CFA. Plusieurs dizaines de personnes devraient arrêtées puisque impliquées dans la magouille, qui a consisté à gonfler les effectifs (plus de 200 contre 50 à Ménaka) par exemple.
Du reste, ce n’est peut-être qu’au début du scandale.
DAK