Longtemps confiné dans l’ombre de Michel Platini à l’UEFA, le juriste italo-suisse Gianni Infantino a su tirer profit de la chute de son patron pour attirer la lumière et succéder à Joseph Blatter comme président de la FIFA. C’est le 26 octobre dernier que ce technocrate au profil lisse s’est officiellement lancé dans la course à la présidence de la FIFA avec le soutenu du comité exécutif de l’UEFA dont il est le secrétaire général.
Et voilà donc ce grand chauve affable de 45 ans, connu du grand public pour avoir longtemps présidé aux tirages au sort des coupes d’Europe, vainqueur d’une course hautement politique. « C’est vrai que peut-être quelque part le destin joue un rôle car il y a quelques mois je ne pensais même pas à me lancer dans cette aventure », a reconnu Infantino 48h avant le vote.
Elu au deuxième tour avec 115 voix sur 207, ce juriste était, de fait, le candidat européen par défaut. Platini, dans l’impossibilité d’épuiser à temps tous les recours contre sa suspension, réduite de huit à six ans en appel, avait dû finalement jeter l’éponge. En privé, le camp Platini s’était dit troublé par l’annonce impromptue de candidature du n°2, même si celui-ci a toujours pris soin de ménager son patron en répétant de manière presque mécanique qu’avec l’UEFA il assurait son « soutien à Michel Platini dans son droit à avoir un procès équitable et à laver son image ».
« Michel Platini avait nommé un manager comme bras droit à l’UEFA, il se trouve que ce manager fait beaucoup de politique », avait constaté avec amertume un membre de l’entourage du Français fin octobre. « Bosseur » et « ambitieux » : Infantino a activement fait campagne ces dernières semaines en sillonnant l’Afrique et en récoltant les soutiens de l’Amérique latine, issus de la Conmebol (Confédération sud-américaine) et de l’Amérique centrale.
... suite de l'article sur L’Essor