La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) a appelé dans un communiqué lundi la Cour pénale internationale (CPI) à "élargir les charges" à l’encontre de Al Faqi Al Mahdi, membre du groupe jihadiste Ansar Dine, soupçonné d'avoir organisé la destruction de mausolées à Tombouctou, dans le Nord du Mali.
"Nos organisations appellent le Bureau du Procureur de la CPI à élargir les charges à l'encontre de Abou Tourab (Al Faqi Al Mahdi) et à continuer à enquêter et à poursuivre les plus hauts responsables de crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés au Mali depuis janvier 2012", indique le communiqué.
Al Faqi Al Mahdi, alias Abou Tourab, comparaît mardi devant la CPI dans le cadre d’une audience de confirmation des charges à l’issue de laquelle les juges devront déterminer s’il existe des preuves suffisantes donnant des motifs substantiels de croire qu’il a commis les crimes qui lui sont imputés.
Détenu à la Haye depuis septembre 2015, Abou Tourab, 41 ans, est accusé d'avoir détruit intentionnellement dix sites historiques et religieux de Tombouctou, la "Cité aux 333 saints".
Lors de l’occupation du Nord du Mali par des groupes islamistes, d’avril 2012 à janvier 2013, Al Mahdi était le chef de la police islamique de Tombouctou et dirigeait nomment "l’Al Hesbah", la brigade des mœurs chargée d’y faire appliquer la charia.
Si la FIDH "accueille favorablement" la décision du Bureau du Procureur de la CPI de viser la destruction de bâtiments consacrés à la religion et de monuments historiques comme crimes de guerre, elle souhaite que les charges soient élargies pour inclure "d'autres crimes internationaux, y compris des crimes sexuels".
A l’issue de l’audience de confirmation des charges, la Chambre préliminaire de la CPI disposera de 60 jours pour confirmer ou non toutes les charges qui sont imputées à Al Faqi Al Mahdi. Dans l’hypothèse où elles le seraient, une date provisoire pour l’ouverture d’un procès sera fixée.
RKO