A moins d’un report de dernière, des indignations bruyantes vont résonner dans l’antre du Palais de la culture Amadou Hampaté Bah le 5 mars prochain.
L’air semble irrespirable en milieu rural. La ruée vers les terres a engendré a engendré une détérioration accélérée des conditions de vie et menace d’hypothéquer l’avenir. Les plus défavorisés, faute de pouvoir déserter les inconvénients de la spéculation foncière, se mettent à ululer leur colère. Les associations de paysans dédiées à la protection de leurs mandants pullulent et connaissent une audience importante.
Fort de cela, elles mobilisent les troupes à Bamako, au Palais de la culture, pour dire salut aux paysans sans terres, aux humiliés sur leurs propres terres, pour crier haro sur les spoliateurs et leurs nombreux complices placés haut dans les rouages de l’administration. Et, aussi mettre à nu leur hypocrisie et leurs incohérences.
Les spoliateurs et leurs protecteurs gémissent quand le prix des céréales flambe, mais se moquent éperdument de la réduction des espaces. Ils font croire que les paysans sont peu portés sur l’avenir, préférant se contenter plutôt du minimum, pendant qu’eux déambulent avec des midinettes dans des concessions rurales quasiment vierges.
Ou pratiquant un élevage de complaisance, puisque non fondé sur la rentabilité financière, mais destiné à épater les belles jambes qui les accompagnent les week-ends. Ils dénoncent comme odieuses l’émotion de leurs victimes qu’ils veulent noyer dans leurs calculs déraisonnables. Ils répugnent les paysans, mais se délectent de leur production – riz, mil, fonio, échalote, etc.
A la colère devra succéder des propositions pertinentes de règlement de litiges en cours. A charge pour l’Etat de faire des contre-propositions. L’essentiel étant de sortir de cette situation préjudiciable à la paix sociale et l’avenir du monde rural.
Georges François Traoré