La mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation est vue par tous comme l’une des conditions incontournables du retour de la quiétude et de la sécurité au Mali. La rencontre quadripartite organisée dimanche dernier par l’opposition sera-t-elle le point de départ de la mise en œuvre effective du document ? L’espoir est permis.
Au sortir de chaque rencontre entre les parties signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation, les participants donnaient l’impression qu’ils allaient en finir avec la crise sécuritaire qui secoue notre pays depuis des années. Après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation les 15 mai et 20 juin 2015, le monde entier ne pouvait pas imaginer que le Mali vivrait à présent dans un climat d’insécurité et de méfiance, tellement les signataires semblaient au sérieux ces jours-là.
Mais, à chaque fois, c’étaient des affrontements entre groupes armés d’une part et d’autre part entre groupes armés et l’armée, qui venaient perturber le processus de paix. Face à cette perturbation, l’opposition a organisé dimanche dernier une rencontre entre elle, la majorité, les mouvements armés et la société civile pour échanger et discuter sur les points qui retardent la mise en œuvre de l’accord.
Cette rencontre a suscité de l’espoir chez les populations compte tenu de sa particularité. Un cadre qui peut nous amener vers une véritable paix. “C’est avec ce genre de rencontre qu’on peut aller loin dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, car elle offre l’occasion aux parties de s’exprimer et de se dire la vérité. C’est ainsi qu’on peut aboutir à quelque chose”, s’est félicité Bouba Diawara, un enseignant.
Malgré cette bonne initiative, des inquiétudes persistent au sein de la population. “Il est vrai qu’il est nécessaire maintenir un tel cadre, pour en finir avec cette situation. Mais cela n’aurait aucune importance si les autorités compétentes ne se servent pas des rapports qui en découlent. Maintenant est-ce ça sera le cas ?”, s’est interrogé Oumar Ascofaré, un retraité.
Comme l’a si bien dit le porte-parole de la CMA, Sidi Ibrahim Ould Siddad, à cette réunion quadripartite, il est temps de passer aux actes et d’en finir avec les mots stériles.
Ce qu’il faut craindre à l’avenir, c’est le risque que cette rencontre ne perde pas son sens, qui est de sauver le Mali et qu’elle ne se transforme pas en un débat stérile entre opposition et majorité.
Youssouf Coulibaly