En deux mois, jour pour jour, depuis le début de l’année 2016, les attaques terroristes ayant ciblé les forces armées maliennes et les soldats de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) basée dans notre pays ont fait plusieurs victimes. On dénombre 15 attaques terroristes, 45 morts, et 52 blessés.
A la même période de l’année dernière, le bilan faisait état de 7 attaques, 27 morts et 20 blessés.
Alors que les segments de la Nation malienne se retrouvent (Classe politique, société civile et groupes armés) pour donner un nouveau souffle au processus de paix et de réconciliation, ce dernier traverse, malheureusement, une rude épreuve avec les attaques terroristes complexes à l’endroit des Fama, la force régulière, des Casques bleus de la Minusma, la force onusienne au Mali et des populations civiles. Rien pendant ces deux derniers mois, du début de l’année, ce sont au moins une quinzaine d’attaques qui ont eu lieu dans le centre et le nord du pays faisant un bilan triste et sombre de 45 morts et de 52 blessés.
Les FAMA, qui assurent vaillamment leur mission régalienne de sécurisation du territoire, de protection des personnes et de leurs biens, enregistrent le plus fort tribut de ces attaques djihadistes avec 23 décès contre 7 du côté des forces de l’ONU, alors que 10 autres assaillants et 5 civils ont été tués.
Rien que par ces chiffres effroyables, l’on retiendra que l’année en cours aura été la plus meurtrière, puisque comparativement à 2015 et à la même période, le bilan était de 7 attaques, 27 morts et 20 blessés.
Avec cette recrudescence des attentats terroristes, les cavaliers de l’apocalypse sont en passe de réussir l’exploit de la banalisation du terrorisme. Tout porte à croire, à ce jour, que les mesures sécuritaires prises pour lutter contre le phénomène sont inopérantes, et que les illuminés sont plus que jamais décidés à ne donner aucun répit à leurs contempteurs, qu’ils qualifient d’adeptes de la luxure et de la débauche.
Si plusieurs attaques ont visé, en début du mois de janvier, les installations et les véhicules de la mission de l’ONU dans notre pays sans faire de victimes, telles n’étaient pas malheureusement des autres qui ont fait plusieurs victimes aussi bien dans les rangs des forces des Casques bleus que dans ceux de nos forces armées et de sécurité.
L’hécatombe ayant commencé ce vendredi 15 janvier 2016 où des hommes armés ont ouvert le feu sur une unité des forces armées maliennes qui escortait un convoi de véhicules transportant des vivres destinés à des réfugiés à Léré, dans la région de Tombouctou, faisait 5 morts (2 soldats et 3 assaillants) 11 blessés (7 soldats et 4 assaillants).
Le même jour, une autre attaque du marché de Dioura (Mopti) par des individus armés fait un mort (un agent) des eaux & forêts.
Quatre jours plus tard, c’est des gendarmes en mission commandée à 60 km de Mopti qui tombent sur une embuscade ayant occasionné 3 morts.
Le 21 janvier, des individus armés se sont fait signaler dans le cercle de Macina par une attaque au marché de Kouna faisant 4 civils tués et un gendarme blessé.
Sans compter l’attaque d’un camion-citerne au poste de contrôle d’Abaradjou près de Tombouctou le 28 janvier 2016 par des individus armés avec un bilan d’un mort et d’un blessé du côté des FAMA.
Le mois qui s’achève a été également riche avec son lot de morts et de blessés avec l’attentat à la voiture piégée à Tombouctou, le 5 février, dans le secteur de La Palmeraie tuant le chauffeur ; suivie d’une attaque armée contre des troupes de l’AMA et celles de la MINUSMA. Le bilan chiffré est : 5 morts (1 soldat et 4 assaillants) et un blessé (Casque bleu).
Si c’est un véhicule de l’AMA qui a sauté, le 9 février, sur un engin explosif vers Mondoro à Mopti à la frontière du Burkina, faisant 3 morts et 2 blessés, ce sont encore des individus appartenant à des groupes djihadistes, très actifs dans notre pays, qui se s’étaient pris, deux jours plus tard, à un poste douanier de Hombori, tuant un douanier et un civil.
24 heures après, soit le 12 février, la base de la mission de l’Organisation des Nations unies (ONU) fera les frais d’un attentat à la roquette, à Kidal, suivi de l’explosion d’un camion bourré d’explosifs, revendiqué par le groupe Ansar Dine qui a réussi la prouesse d’attenter à la vie de 7 Casques bleus guinéens et faisant 25 autres blessés. Pour ce groupe, il s’agissait de « répondre à la violation de ses terres par les ennemis de l’islam ». Ce fait d’armes d’Iyad Ag Ghaly, inscrit sur la liste des terroristes par le Département d’Etat américain, n’est pas étonnant, quand on sait que ce dernier n’a jamais fait mystère de son opposition à l’accord pour la paix négocié de long mois à Alger.
Et comme si cela ne suffisait pas, c’est une embuscade, le même jour, entre Tombouctou et Goundam visant un véhicule de l’armée qui a fait 3 tués. Une attaque terroriste qui a été revendiquée par le groupe djihadiste Al-Qaida au Maghreb islamique.
Le mois a été bouclé par deux autres attaques sanglantes (19 et 24 février), celles de deux postes de sécurité de l’Armée à Menaka et à Léré par des individus non identifiés ayant fait en tout 7 morts (5 soldats et 2 assaillants) et 7 blessés (2 soldats et 5 assaillants).
En sommes, les jours se suivent et se ressemblent donc, car le menu que nous servent les djihadistes reste invariable : harceler les forces armées et de sécurité ; traumatiser les soldats onusiens dans le seul but de faire capoter le processus de paix et de réconciliation enclenché, depuis neuf mois dans notre pays.
Par Mohamed D. DIAWARA