Depuis l’éclatement de la crise, les impacts sociaux sont nombreux. Parmi eux, le cas des enfants de la rue où, une nouvelle catégorie a vu le jour.
Ronds-points, artères principales et grandes surfaces, ils y sont visibles. Les enfants de la rue font partie du paysage social malgré les interdictions ministérielles. Pour ce fait de société qui interpelle tout un chacun, l‘émergence des filles mères a pris forme.
Alou Coulibaly que Le Témoin a approché, a d’ailleurs confirmé cette réalité. « Le tiers de la prise en charge leur est destiné surtout qu’elles sont exposées à des abus et violations de droits», confie le directeur du Samu social. Il a aussi indiqué qu’en 2013, il y avait 913 enfants répertoriés et en 2014 le chiffre est allé à 1053. Pour l’année 2015, la hausse s’est confirmée avec 1105 enfants de la rue. Tels sont les chiffres du Samu social au Mali qui mise sur le Ramed pour une prise en charge pérenne.
On voit que la responsabilité est collective. Car, au Mali, l’éducation est assurée par l’ensemble des citoyens. Dans le cas précis des enfants de la rue, exposés à la mendicité, les choses ont pris une autre tournure. Si les origines de la mendicité étaient économiques et religieuses, il ne faut pas oublier les conflits intra familiaux dans le traitement de ce sensible dossier.
Au début des années 2000, on avait 134 écoles coraniques à Bamako parmi lesquelles 28 qui recueillaient les enfants et les amenaient à pratiquer la mendicité. Si la majorité des enseignants ne sont pas de Bamako, voire des étrangers, il faut déplorer le fait que les écoles coraniques ne soient sous la tutelle directe du ministère de l’Education nationale. De nos jours, plus de 6500 enfants mendient alors que “la mendicité n’est, ni une obligation ni systématique”. L’implication de l’Etat dans la gestion des écoles coraniques, la sensibilisation par tous les canaux de communication, notamment les mosquées, est un de début de solution au défi de la mendicité qui ne peut être recherchée sans leur implication.
Des études approfondies sur les racines de la mendicité doivent être faites. Car, il y a toutes sortes d’individus qualifiés de mendiants : enfants de la rue, victimes de ruptures familiales, agent secrets, dealers de drogue, etc.
A travers cette analyse, l’on saura à quoi s’en tenir pour tabler sur l’insertion sociale des concernés qui malgré les dures réalités de la rue nourrissent des ambitions pour le futur.
Le débat est lancé.
A KEITA