Le 4 septembre 2013, le président Ibrahim Boubacar Keïta prêtait serment devant la cour suprême pour un mandat de cinq années à la tête du Mali. Bénéficiant de la confiance de ses compatriotes qui venaient de l’élire, il s’est vite confronté à la réalité du pouvoir. Déception ! C’est ainsi que les deux ans et demi ont été un véritable cauchemar pour les Maliens. Coupé des réalités du pays et sans programme, IBK opte pour le pilotage à vue dans tous les domaines. Le Mali d’aujourd’hui offre l’image d’un pays au bord de l’abîme à cause de la gouvernance instaurée par le régime en place. En effet, IBK et son équipe, malgré les promesses faites, n’ont à présent aucune solution pour sortir le pays (notre Faso) de l’impasse. Pas de programme, ni objectif affiché. IBK a déçu ses compatriotes.
En deux ans et demi, il ne peut présenter aucun bilan tangible. En outre, ces 30 mois de gestion ont été marqués par des scandales financiers, la dilapidation des ressources financières de l’Etat, la délinquance financière à ciel ouvert. Que fait IBK pour éradiquer ces fléaux ? Qu’a-t-il entreprit pour sanctionner les délinquants financiers, dont certains sont haut perchés ? Qu’a fait le chef de l’Etat pour desserrer l’étau de sa famille sur le pouvoir ? Qu’a-t-il mis en œuvre pour redonner confiance, dignité et honneur aux Maliens ?
Bien au contraire, on peut même soutenir que depuis deux ans et demi, nous vivons une sorte d’impunité pour les auteurs de ces scandales qui ont défrayé la chronique. Au même moment, une conjoncture économique rude frappe le pays. Et les Maliens souffrent le martyr à cause d’une crise financière sans précédent. La flambée des prix de produits de première nécessité, la rareté de l’argent, la paupérisation générale, plongent chaque jour les populations dans le doute, le désespoir et une certaine fatalité. Jamais les Maliens n’ont connu une telle pression frisant la dépression collective.
Il aurait fallu de l’imagination depuis plus de deux ans pour mettre en branle des schémas appropriés afin de faire face à la conjoncture économique et soulager les (pauvres) populations maliennes. Mais, la réalité est là : Le pilotage à vue, le manque de volonté politique, et… le manque d’imagination du régime sont les seules réponses aux défis actuels et aux souffrances des Maliens. Là où il faut de l’imagination et une véritable politique économique, le président Keïta et son gouvernement ont opté pour le superficiel, voire le saupoudrage pour endormir les Maliens. En somme une politique trompe œil, érigée en système de gouvernance. Résultat : La rupture entre les Maliens et leur président, un homme qui promettait ciel et terre avant son élection. Aujourd’hui le constat est là !
Cheick H SYLLA