Fidèle à son engagement de veille citoyenne, le Bloc d’Intervention Populaire et Pacifique pour la Réunification entière du Mali (Biprem-Fasoko) a, après avoir fait l’autopsie des trente mois de gestion du pouvoir du Président de la République , caractérisé par «le détournement» du denier public, porté plainte contre IBK devant la Haute cour de justice pour haute trahison. L’information a été donnée le mardi dernier, par les responsables du Biprem, lors d’une conférence de presse tenue à la Maison de la Presse.
Dans sa note luminaire, Lassine Diawara, Président du Biprem-Fasoko et non moins le directeur de publication du Journal «Option» a rappelé que le regroupement qu’il préside a été créé en mars 2012. Lorsque, dit-il, ils ont constaté qu’une bonne partie du territoire nationale n’est plus sous l’emprise de l’Etat central du Mali, « au delà de l’écriture journalistique, nous avons décidé de nous lancer dans l’action. Nous étions offusqués contre les chefs d’Etat de la sous-région qui ont décrété un embargo contre notre pays», a-t-il déclaré. Et d’ajouter que le regroupement a été élargi aux autres activistes de la société civile.
Selon lui, plusieurs actions ont été menées par le regroupement, à savoir : des meetings, le dépôt d’une plainte contre ATT pour qu’il s’explique devant la nation malienne, etc. « Il y a eu sous son régime l’égorgement atroce d’une centaine de soldats à Aguel hoc , un cargo de drogue a atterri au Nord, l’avion a été brulé mais le contenu s’est volatilisé» , a-t-il expliqué .Par ailleurs, il fera savoir qu’après avoir fait l’autopsie à mi-parcours du régime actuel, le regroupement a déposé une plainte contre IBK. «Nous avons formellement déposé, ce mardi 1er mars 2016, une plainte contre le Président IBK auprès de la haute cour de justice pour haute trahison liée à la gestion scandaleuse de l’argent public», a-t-il affirmé.
Et d’ajouter qu’il voulait, par amplification, déposer la même plainte au niveau de l’Assemblée nationale. Malheureusement, expliquera-t-il, les agents chargés de la réception des courriers ont refusé d’enregistrer le courrier. «Ils ont refusé de prendre le courrier en dépit du bordereau porté sur l’enveloppe et d’exiger qu’elle soit ouverte au préalable pour voir le contenu. Ce qui fut fait. Ils ont trouvé d’autres prétextes pour ne pas l’enregistrer. Que le Président de L’Assemblée nationale sache qu’on ne doit pas faire obstruction à la marche démocratique», a-t-il précisé.
Boubacar Dicko, directeur de Publication du journal «Mali Demain » et non moins le secrétaire aux relations extérieures du Biprem-Fasoko a livré la teneur de la plainte. A l’en croire, pendant 30 mois de gestion, notre bien commun, le Mali, a subi dans les domaines sécuritaire, identitaire et financier, une gestion politique scandaleuse jamais égalée. «A cause de cette gouvernance hasardeuse, boiteuse et calamiteuse, la souveraineté du Mali qui était froissée est maintenant déchirée: Kidal et plusieurs localités du nord sont coupées du reste du Mali .Notre sécurité est démantelée. Notre honneur est souillé. Notre bonheur est ruiné par la corruption galopante, la concussion grimpante, éducation dégradante, pauvreté cinglante et impunité flambante. C’est dans le but d’éclaircir ce tableau sombre que le Biprem-Fasoko exige du président IBK des explications et justifications», a-t-il déclaré.
Partant, il a égrené un chapelet de griefs sur lesquels il exige que le Président de la République fasse des éclairages, à savoir la violation de la constitution par le refus de déclarer publiquement ses biens; le détournement de 28 549 901 190FCFA portant sur des achats de l’avion présidentiel et des équipements militaires; la dilapidation du denier public dans l’acquisition des engrais agricoles dits frelatés et 1000 tracteurs; la diminution indue du budget des forces armées de 281 milliards en 2015 à 213 milliards en 2016 et l’augmentation incongrue du budget de la présidence de 9,3 milliards en 2014 à 14,6 milliards en 2015 et 19,3 milliards en 2016; la sortie dramatique de Kidal du giron malien avec ses lots de morts; l’incapacité de mettre en œuvre l’accord issu du processus d’Alger; et le record de l’instabilité gouvernementale, soit 3 Premiers ministres et 6 gouvernements en 30 mois. «Le Biprem-Fasoko n’a pas d’abord demandé la démission du Président de la République, mais exige rigoureusement sa comparution pour donner au peuple malien des explications simplifiées sur des dérapages qui font embourber et obstruer la souveraineté et la prospérité nationale», a-t-il conclu.
Boubacar SIDIBE