C’est une question qui vaut son pesant d’or si l’on prend en compte une demande faite par les groupes armés ce dimanche 28 février. Laquelle demande veut que l’ensemble de la classe politique s’unissent autour du Mali. En tout cas, du côté de la majorité comme de l’opposition, on se dit déjà disposé à faire des concessions. La rencontre du 19 mars prochain entre les deux camps nous édifiera davantage sur cette volonté.
La rencontre entre les groupes armés, la classe politique et la société civile a été bénéfique à double titre. Non seulement elle a permis de faire asseoir tout le monde autour de la même table, mais également elle a donné les signes d’une décrispation de la situation politique au Mali, ouvrant ainsi la voie à une gestion consensuelle du pourvoir.
En tout cas, la classe politique a donné l’impression d’être recevable à la demande d’abord de Me HarounaToureh, porte-parole de la Plateforme, ensuite de Sidi Mohamed Brahim OuldSidatt de la CMA. Ces deux responsables des mouvements armés ont émis le souhait de voir la classe politique, à savoir l’opposition et la majorité, s’unir autour de l’essentiel. Me Toureh d’affirmer : «vous nous demandez de taire nos divergences et de nous unir pour sauver le Mali, d’accord.
Nous sommes en train de le faire, comme peut le témoigner les précédentes actions sur le terrain. Pourquoi vous ne ferez pas la même chose au nom du Mali et quand le ferez-vous ?». Sidatt a abondé dans le même sens en réitérant la même question à l’endroit de BoulkassoumHaïdara, président de la Convention de la majorité présidentielle, et TiébiléDramé, représentant le chef de file de l’opposition.
A ces questions, TiébiléDramé répondra favorablement. Il affirme que la composition de la salle prouve la volonté ardente des Maliens à aller à la paix. Qu’au-delà des divergences, il faut se donner la main pour la paix et la sécurité. Il ajoutera qu’aujourd’hui, il est urgent de stabiliser le Mali. TiébiléDramé affirme qu’en tout cas, l’opposition qu’il représente autour de la table n’est pas fermée à l’idée, s’il s’agit bien entendu de sauver le Mali. Cela suppose que l’opposition est favorable à une probable collaboration avec la majorité.
BoulkassoumHaïdara, lui, pense que c’est une bonne suggestion et que la majorité n’a jamais fermé la porte. «Elle a la main tendue». Mieux, il a indiqué que si c’est pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop. Partant, il a annoncé qu’après la rencontre du mois de novembre dernier, entre l’opposition et la majorité, une seconde rencontre est prévue le 19 mars prochain entre les deux camps pour discuter des questions brulantes de l’heure.
A l’issue de cette rencontre, l’opposition, tout comme la majorité, a décrié la situation sécuritaire dans le pays, laquelle nécessite l’implication de tout un chacun, sans distinction de bord politique. Car c’est la case commue qui est en jeu. Mais sachant que l’opposition s’est toujours refusée à un partage du pouvoir pour s’enfermer dans une tour d’ivoire et la majorité qui pense tenir le bon bout tout seul, vont-elles pouvoir revoir leurs positions pour l’intérêt supérieur de la nation ?
Rien n’est moins sûr à en croire les déclarations des uns et des autres. Mais, au cas où l’opposition acceptait de mettre balle à terre et de composer avec la majorité, il y a une forte chance que l’on aille vers une gestion consensuelle du pouvoir. Les jours à venir nous en édifieront davantage !
Harber MAIGA