La précision mérite d’être dite. La crise malienne est dominée au Mali et par delà, la communauté internationale, par la situation qui prévaut à Kidal. Cela pour la simple raison, à se ressourcer du passé avant l’indépendance, que toutes les rebellions prennent forme, se développent et menacent le régime de Koulouba à partir de là. Dans ces trois dernières années, l’évolution de la situation s’est montrée inquiétante. Absence de l’armée malienne, comportement révoltant des rebelles et la menace des terroristes dont l’activité journalière se borne à des tueries. Tous ces faits, la force onusienne et la France sont tenues responsables. Elles qui, malgré victimes, mettent leurs mandats sous réserve des conditions ci-après : MINUSMA, pas droit à combattre car simple force d’interposition ; la France interdiction à l’armée malienne de mettre pied en plein cœur de Kidal pour des raisons qui ne tiennent pas.
Compte tenu de l’évolution même de la situation au Mali, il y a lieu de démêler la situation sur table, avec en toile de fond, l’urgence de mettre en sécurité l’ensemble des régions du Mali, inclue la capitale.
Pour preuve, l’insécurité est patente partout. Les Régions de Mopti et Ségou avec la présence de Kouffa et ses hommes ; Sikasso, Kayes et Bamako avec des hommes se réclamant de la secte Ançardine du célèbre terroriste Iyad dont la tête vaut aujourd’hui une fortune. Tombouctou, Gao, tout le monde en sait plus.
L’Etat et ses alliés doivent inclure ces parties du Mali dans leur agenda des zones à risque où il faut urgemment s’y investir. Cela pour dire qu’il y a aussi lieu d’élaborer des programmes de sécurisation et aussi de projets de développement rassurant les populations et leur donnant gout à y rester que de prendre le chemin incertain de l’exil.
Kidal n’est plus l’unique enjeu mais le Mali dans son ensemble. Pas seulement sur le plan sécuritaire, mais aussi en terme d’emplois, de lutte contre la corruption, la cherté de la vie et tant d’autres.
Boubacar Yalkoué