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Occupation illicite de la zone aéroportuaire: Bathily dénonce et menace
Publié le jeudi 3 mars 2016  |  Info Matin
Abdoulaye
© aBamako.com par mouhamar
Abdoulaye Diop échange avec les ambassadeurs des pays membres du conseil de sécurité
Bamako, le 15 Août 2014. Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, SEM. Abdoulaye Diop a échangé ce vendredi, avec les ambassadeurs des pays membres du conseil de sécurité, sur le processus de négociation d`Alger et le Crash du vol d`Air Algérie au Mali. Photo: Justice, Droits de l’Homme, Garde des Sceaux : M. Mohamed Ali Bathily.




Le ministre des Domaines de l’État et des affaires foncières, Mohamed Ali Bathily, avec ses homologues de l’Équipement, des transports et du désenclavement, et de l’Administration territoriale, étaient, mardi, dans la zone aéroportuaire de Bamako Sénou pour constater de visu l’occupation anarchique, qui prend forme sur ce patrimoine de l’Aéroport. Le ministre Bathily a déploré le désordre qui y règne avant de promettre que des mesures idoines seront prises après mure réflexion des départements concernés.

Depuis quelques années, des maisons poussent comme des champignons partout dans la zone aéroportuaire, sous les ailes même des avions, en toute violation des lois en la matière. Quelques jours après la diffusion d’un communiqué d’avertissement à l’endroit de tous les occupants, 3 ministres se sont rendus, mardi, sur le terrain: Mohamed Ali Bathily, en charge des Domaines de l’État et des affaires foncières ; Mamadou Hachim KOUMARE, en charge de l’Equipement, des transports et du désenclavement ; et Abdoulaye Idrissa MAIGA, en charge de l’Administration territoriale.

Occupation anarchique et dangereuse du site
Le ministre des Domaines a fait constater l’existence réelle d’une occupation sauvage et dangereuse de cette zone par des constructions qui sont en train de se développer, malgré l’existence de bornes indiquant les limites de l’Aéroport.
«Nous sommes venus sur le terrain parce que c’est une évidence que l’Aéroport est tout simplement dépouillé de tout son patrimoine », a-t-il confié.
Les zones en construction sont à moins de 3 Km de la piste d’atterrissage, donc, sous les ailes même des avions, dans des zones réservées au dégagement.
Cette visite de terrain, a souligné le ministre Bathily, vise à voir et à prendre les précautions nécessaires pour parer à une catastrophe qui se dessine.
« Le principe de précaution veut qu’on n’attende pas que les choses surviennent pour se plaindre », a dit le ministre pour qui gérer, c’est prévoir.
‘’Nous voulons que les citoyens, les populations qui sont là comprennent que c’est dangereux ce qu’ils sont en train de faire’’, a-t-il conseillé.
« À moins de 3 kilomètres de la piste, les terrains sont lotis. Ils sont en construction et les gens sont en train de s’installer royalement là-dessus. Nous devrions tous simplement nous dire qu’aucun pays ne peut vivre dans la violation perpétuelle, éternelle et générale de ses lois. Ce sont des situations de violation de la loi que nous faisons face ici. La zone aéroportuaire appartient à l’Aéroport, ça lui est acquis, c’est un droit. Alors pourquoi d’autres viendraient s’installer là-dessus ? Et si tout le Mali se mettait à aller s’y installer n’importe comment », s’est interrogé le ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières.

La loi va être appliquée
La seule solution à ce problème d’occupation anarchique de la zone aéroportuaire demeure l’application de la loi, est convaincu le ministre.
« Il faut appliquer la loi ! Il faut démolir quand il le faut. C’est des zones qui n’appartiennent pas à ceux qui viennent s’installer là. Ce sont des zones qui appartiennent à tous les Maliens. Pourquoi certains se l’approprient ? Ça aussi, ce n’est pas normal. Qu’un bien collectif, un bien public, subitement perd sa vocation de bien public au profit des droits individuels ? On nous a même dit que dans certaines zones, des gens ont été installés et même protégés par la gendarmerie nationale », a indiqué le ministre des Domaines de l’État.
Selon le ministre, la dégradation des comportements, dans notre pays, a atteint un niveau préoccupant. Car, la pratique en cours dans l’occupation de la zone aéroportuaire interpelle à plus d’un titre.
« Est-ce que ça ne dépasse pas l’entendement, ce qu’il nous a été donné de constater ? En effet, ce n’est pas l’Aéroport qui a requis la gendarmerie nationale, ce n’est pas le ministre de l’Equipement et des transports qui l’a requis pour qu’elle vienne sécuriser la violation de la loi. C’est quand même symptomatique du niveau de dégradation des comportements. Qu’une gendarmerie protège la loi, on le comprend, mais qu’une gendarmerie se mette à protéger des gens qui violent loi. Car qui peut dire que les bornes de l’Aéroport ne sont pas visibles ? Tout simplement, celui qui ne veut pas les voir ne les verra pas, malgré les campagnes d’information et de sensibilisations qu’on a menées.

Un droit incessible, inaliénable et imprescriptible
À la fin de la visite, le ministre a promis qu’une décision appropriée sera prise après une bonne réflexion avec les homologues de l’Équipement et de l’Administration territoriale.
La zone aéroportuaire de Bamako Sénou, vaste de plusieurs centaines d’hectares, est classée domaine public de l’État, régi par décret n° 02-111/P-RM du 6 mars 2002. À ce titre, l’espace est bien limité et balisé par les soins de l’Aéroport contre tout usage contraire à sa vocation. Pour des motifs de sécurité, toutes réalisations ou travaux sur cet espace, qui est loin d’être abandonné par l’État, doivent être soumis aux autorités compétentes pour en déterminer la faisabilité. Face à des constats d’agissement illégaux sur le même site, le ministre des Domaines de l’État et des affaires foncières avait réagi, à travers un communiqué, en date du 10 février dernier dont voici la teneur :
« Le ministre des Domaines de l’État et des affaires foncières, Monsieur Mohamed Ali BATHILY, informe l’opinion publique qu’il a été constaté l’exécution par des particuliers de travaux de morcellement sur le terrain objet du titre foncier n° 7616, sis dans la zone aéroportuaire de Bamako Sénou, en Commune VI du District de Bamako. Il ressort en effet, des investigations des services compétents de l’État que des piquets et des bornes ont été implantés sur une superficie de plus d’un hectare. La présence de manœuvres qui confectionnent des briques et la disposition des piquets et bornes indiquent manifestement l’exécution d’opérations de morcellement de la zone aéroportuaire en parcelles de 10/15 ». En guise d’avertissement, le ministre, dans son communiqué, a rappelé que la zone aéroportuaire fait partie du domaine public immobilier de l’État qui, aux termes de la loi, est incessible, inaliénable et imprescriptible.

Par Sidi Dao
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