Quand le débat contradictoire tant vanté par Choguel se transforme en farandole pour les membres du gouvernement

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Publié le vendredi 4 mars 2016 | Infosept

© aBamako.com par Androuicha
Point de presse du ministre Choguel Maiga sur l`actualité gouvernementale
Bamako, le 13 mars 2015. Le Ministre de de l’Economie numérique, de L‘Information et de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, M. Choguel Kokala MAIGA était devant la presse nationale et internationale pour éclairer la lanterne sur l`étape actuelle de l`enquête en cours sur l`attentat perpétré le 6 mars 2015 au restaurant "La Terrasse``.

Le Nouveau directeur de l’ORTM attendu pour troquer le média d’Etat au media citoyen
Qui n’a pas été agréablement surpris, après moult critiques à l’égard de l’ORTM, d’entendre le ministre de tutelle Choguel Kokalla Maiga promettre qu’il y aura désormais des débats contradictoires sur les antennes de l’ORTM. Cette initiative a été saluée même par l’Opposition qui pensait avoir trouvé un cadre pour s’adresser au peuple. Mais comme cela a toujours été la marque de fabrique du régime, c’est la déception. En lieu et place de véritables débats contradictoires et républicains, c’est un ballet d’honneur à la tribune pour les membres du gouvernement pour défendre leurs bilans. Alors, à quand le premier débat contradictoire télévisé sur l’ORTM ? La passion du service public va-t-elle se confiner en une passion du service gouvernemental ?

Le nouveau directeur de l’Office de Radio Diffusion et Télévision du Mali, que nous voulons un homme neuf ou du moins qui n’a jamais occupé ce poste, est fortement attendu pour sortir l’unique média public, qui couvre 90% du territoire national, de sa léthargie et de sa monotonie. Des faiblesses qui le rendent aujourd’hui si impopulaire aux yeux de l’intelligentsia, plus tournée vers les media internationaux pour s’informer et s’instruire. De l’avènement de la démocratie à nos jours, l’ORTM n’a été jusque là qu’un instrument de propagande et de résonnance au service du roi et de sa cour. Alors qu’il doit être un media citoyen, un précieux outil d’information, d’éducation et de sensibilisation.

Lorsque des voix se sont élevées pour dénoncer la caporalisation de l’ORTM, le Président de la République a lui-même pris l’engagement de libérer l’ORTM de son esclavage d’Etat en instruisant à son ministre de la communication de faire en sorte que l’ORTM soit un média public au service de tous les citoyens. Au lieu qu’il en soit ainsi, à la surprise générale, c’est un autre programme qui a été proposé aux téléspectateurs dont la mise en exécution a commencé le dimanche 28 février 2016 par l’interview du ministre des transports et des travaux publics, M. Mamadou Hachim Koumaré. Cette interview qui fut du reste un plaidoyer teinté de rose des actions du ministre, a laissé plus d’un sur sa faim tellement que les questions des deux journalistes caressaient le ministre dans le sens des poils.

Il se réjouissait tellement par moment de certaines questions comme pour confirmer que les interrogations lui ont été envoyées d’avance. Pourquoi l’ORTM n’a pas trié au hasard les journalistes, surtout ceux du domaine des BTP ? Pourquoi les initiateurs n’ont pas invité un entrepreneur dont les dossiers n’ont pas été retenus pour porter la contradiction au ministre qui était si trop à son aise.

En définitive, nous demandons aux organisateurs de l’émission, dont le prochain rendez vous est prévu pour le dimanche 6 mars 2016 et qui aura comme invité le ministre en charge du Développement rural, de changer de cap et d’en faire un véritable débat contradictoire qui satisfasse les attentes des téléspectateurs. Avec de tels débats, on saura si les membres du gouvernement sont à hauteur de mission. A M. Koumaré nous donnons 09/20.

Youssouf Sissoko youssouf@journalinfosept.com