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Leçon de géopolitique : Le rôle de l’Algérie, de la Mauritanie et de la France dans la crise malienne
Publié le vendredi 4 mars 2016  |  Infosept
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© Présidence par DR
Le Président IBK et le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra




La grave crise malienne dont les blessures peinent toujours à se cicatriser ne peut être justifiée par la seule faillite de l’Etat malien. Nous avons assisté à une crise structurelle multidimensionnelle qui a sapé les fondements de toutes les institutions de la République. De l’Armée à l’économie en passant par la Sécurité nationale, la crise a affecté presque tout le référentiel identitaire de la Nation malienne. Mais disons-le aussi très clairement, c’est aussi l’enjeu géostratégique qui nous vaut tant de convoitise. C’est une crise internationale eu égard à la multiplicité des acteurs étrangers qui y ont joué et continuent d’y jouer un rôle prépondérant. Pour cette première partie, nous nous intéresserons à la kyrielle de protagonistes impliqués, de près ou de loin, dans la crise malienne dont l’Algérie, la France et la Mauritanie qui détiennent tous une clef de la résolution du conflit malien.

Tout d’abord, les acteurs principaux de la crise que sont : l’Etat malien, les mouvements indépendantistes de l’Azawad regroupés au sein de la CMA, les mouvements armés de la Plateforme favorables à un « Mali Un et Indivisible » dont le GATIA constitue le fer de lance, et enfin les groupes terroristes armés, Ansar Dine et AQMI plus radicaux.

L’Algérie, le grand voisin, qui fut aux côtés du Mali dès les premières heures de la crise, mettra toute la puissance de son Etat pour parvenir à une normalisation de la situation politico-sécuritaire avec son puissant Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) ainsi que sa Sécurité militaire, l’une des plus puissantes du continent. Une implication qui se justifie par le fait que bon nombre de chefs terroristes sont d’origine algérienne ayant pris part aux « années de braise » qui firent des centaines de milliers de victimes civiles. Pour elle, il fallait conjurer le risque de repli d’un Mokhtar BelMokhtar ou d’un Abdel Malek Droukdel vers leur pays d’origine. Mais, les choses se compliquent avec le voisin algérien que beaucoup d’analystes soupçonnent d’être le parrain occulte de Iyad Ag Ghaly aux cotés de la France.

La France, par la promptitude de son intervention militaire à travers l’Opération Serval, a su affaiblir considérablement la capacité de nuisance des groupuscules extrémistes. Une opération militaire, dont les intérêts géostratégiques sont réels et sans précédent pour la France dans le pays de Modibo Keita qui était avant IBK catalogué dans les annales de l’histoire coloniale française comme un pays jamais pacifié et soumis. Que dire de la connexion de la Mauritanie avec les rebellions successives arabo-touareg au Mali ?

La Mauritanie a toujours été suspectée d’avoir des liaisons avec les différentes rébellions qui ont secoué le Mali. Selon des sources non officielles, le MNLA ainsi que le MAA pro partition du Mali auraient été crées à Nouakchott avec la complicité passive des autorités locales. Bon nombre de cadres de ces deux mouvements auraient de très proches parents dans l’establishment de la République islamique. Le signataire de l’Accord de paix au nom de la CMA est plus mauritanien que malien aujourd’hui, Ould Sidati. C’est peut être à cause de toutes ces connexions que la Mauritanie n’a jamais accepté, de l’avis d’un diplomate émérite, la délimitation de ses 2 237 km frontières avec le Mali depuis l’indépendance.

A suivre…
Ahmed M. Thiam
thiam@journalinfosept.com
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