Dans le cadre de sa politique énergétique, le Mali avait beaucoup misé sur la filière des biocarburants. Depuis 2008, l’Etat a élaboré une stratégie nationale de promotion de cette source alternative, qui a abouti à la création de l’Agence nationale de développement des biocarburants (ANADEB). L’agence travaille sur la possibilité de développer un certain nombre de bioénergies. Dans un premier temps, les efforts se concentrèrent sur les biocarburants liquides tels que l’huile de pourghère et gazeux comme le méthane. Le programme intensifiera ensuite la recherche sur le biogaz et les gazogènes comme l’oxyde de carbone pour la production de l’éthanol utilisé dans le transport et la production de l’électricité. Mais, après quelques années d’occupation de l’espace médiatique, l’ANADEB semble désormais muette et invisible sur le terrain.
Toutes les initiatives sont au point mort. Son projet phare 2011-2015 sur la promotion de la culture et l’utilisation de l’huile de Jatropha comme biocarburant est à sa phase finale. De bons résultats ont été, certes, enregistrés, mais le secteur reste aujourd’hui, fortement tributaire des opérateurs privés étrangers. Beaucoup d’entre eux opèrent dans la plus grande opacité dans les zones rurales. A l’insu des autorités, les flibustiers du développement à la base louent à prix d’or les terres des paysans. Les produits sont directement collectés et exportés à l’étranger au grand dam des opérateurs locaux qui n’ont pas les moyens de soutenir cette concurrence déloyale.
Auparavant, plusieurs initiatives privées avaient vu le jour dans notre pays. Mais, faute d’accompagnement et de soutien politique, elles ont toutes échoué au profit des grands groupes étrangers. Des entreprises locales comme GMI qui opèrent dans le cercle de Kita et la société Mali-biocarburant, dans la région de Koulikoro sont à encourager. Ces initiatives avaient suscité un grand espoir chez les paysans de la région, pourvu qu’elles continuent.
Mamadou DOLO
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