Refusant toute bousculade et tout chantage dans la réalisation d’un engagement qu’il a lui même pris de son propre chef, le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, vient de clouer une fois de plus le bec à l’opposition. Comme toujours, il vient d’honorer sa promesse en accordant au chef de file de l’opposition tous les avantages dus à son rang.
L’information est tombée le mercredi dernier à l’issue du Conseil des ministres qui a adopté le projet de décret fixant la composition du Cabinet et les avantages accordés aux membres du Cabinet du chef de file de l’Opposition politique, sur présentation du rapport du ministre du Travail et de la Fonction Publique, chargé des Relations avec les Institutions.
En adoptant ce projet de décret, le Président IBK tient une fois de plus sa promesse de campagne électorale à laquelle il s’était engagé, une fois élu, à savoir : doter l’opposition malienne d’un véritable statut lui permettant d’assurer pleinement et dignement son rôle.
Ce geste fort du régime coupe court à toutes les supputations et les commentaires de l’opposition, notamment le premier des concernés par cette décision, l’honorable Soumaïla CISSE qui, dans un passé récent, accusait le chef de l’Etat et le gouvernement de traîner les pas dans l’adoption dudit décret.
En voulant bousculer le locataire de Koulouba, en se versant dans des jérémiades dans le seul but inavoué de goutter aux délices et aux conforts que lui confère son statut, le chef de l’opposition a certainement oublié que le Kankélétigui n’a qu’une seule parole et qu’il honore tous ses engagements.
Voilà pourquoi en moins de dix mois après son élection à la magistrature suprême, le régime s’est attelé à la concrétisation de cet engagement présidentiel.
D’abord par l’adoption, le 13 août 2014, en Conseil des ministres du projet de loi sur le Statut de l’opposition. Celui-ci est adopté par l’Assemblée nationale le 19 février 2015.
La loi a été votée par 140 voix pour et 6 voix contre, et, par la suite, promulguée par le Président de la République le 4 mars 2015 sous le n° 2015-007.
Le statut de l’opposition politique est consacré par cette loi qui institue un chef de file de l’opposition politique ayant pour vocation de suivre l’action gouvernementale et de la critiquer de façon objective et constructive dans le sens du renforcement de l’idéal démocratique et du progrès.
Le 28 mars 2015, le président de l’Urd, l’honorable Soumaïla Cissé (élu à Niafunké dès le 1er tour) est désigné chef de file de l’opposition par son parti ayant le plus grand nombre d’élus (17) à l’Assemblée nationale parmi les partis de l’opposition.
En tant que président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), parti de l’opposition disposant du plus grand nombre de députés, Soumaïla Cissé en est donc désigné le chef de file.
Le 10 juin 2015, le Président de la République le nomme officiellement comme tel, honorant du coup pleinement son engagement.
À ce titre, il peut, à sa demande, être reçu en audience par le Président de la République et le Premier ministre pour évoquer des questions d’intérêt national. Disposant du rang de ministre sur le plan protocolaire, il peut également être associé aux visites des personnalités étrangères, recevoir des diplomates accrédités au Mali et être reçu par eux, ou se voir confier des missions.
S’il se félicite de l’adoption de la loi, le président de l’URD, depuis un certain temps et dans presque toutes ses sorties publiques, appelait de tous ses vœux à l’adoption de ce fameux projet de décret fixant la composition de son Cabinet et les avantages à lui accordés ainsi qu’à ses futurs collaborateurs.
«Le décret fixant les conditions dans lesquelles le chef de l’opposition mène ses activités n’a toujours pas été pris par le chef de l’État. Or c’est seulement quand nous saurons quels moyens l’État consent à nous allouer en matière de bureaux, de collaborateurs et de véhicules que nous pourrons exercer véritablement un contrôle sur l’action gouvernementale », déclarait-il il y a peu lors d’une manifestation organisée par son parti.
En tout état de cause, le présent projet de décret est pris en application des dispositions pertinentes de cette loi.
Il prévoit la mise à la disposition du chef de file de l’opposition politique d’un cabinet composé de quatre assistants, d’un attaché de cabinet et d’un secrétaire particulier dont les avantages sont respectivement ceux de chargés de mission, d’attaché de cabinet et de secrétaire particulier des cabinets ministériels.
Il prévoit, en outre, la mise à la disposition du chef de file de l’opposition politique, d’un personnel d’appui.
Il précise, enfin, les modes de nomination des membres du cabinet du chef de file de l’opposition politique.