Une délégation du conseil de sécurité vient de boucler une visite de 48 heures au Mali pour évaluer l’accord de Paix. Une visite qui intervient dans un contexte d’insécurité généralisée et au moment ou des prémices d’espoir sont notées ça et là avec l’organisation et la prévision des rencontres pour désenliser le processus de paix au Mali 9 mois après la signature de l’accord d’Alger. La mission onusienne, lors de son séjour, a insisté sur la nécessité d’aller rapidement à l’application de l’accord issu des pourparlers d’Alger.
Une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies a séjourné du 05 au 06 février 2016 au Mali. Il s’agissait pour les ambassadeurs du Conseil de sécurité, lors de cette visite, de deux jours, de faire le point sur l’accord d’Alger, avec les différents acteurs (autorités maliennes, représentants des groupes armés…) impliqués dans le processus de paix au Mali.
Ainsi, la délégation a été reçue le samedi matin par le chef du gouvernement malien Modibo Keïta. Lors des échanges, Le conseil de sécurité a réitéré son soutien au Mali. Au nom du Conseil de sécurité, le représentant de la France François Delattre a déclaré : « C’est un Conseil de sécurité qui vient aujourd’hui vous exprimer son plein et entier soutien, vous dire aussi que dans ce moment charnière que le Mali vit dans son histoire, nous sommes résolument à vos côtés pour une chance historique que le Mali a aujourd’hui et qu’il appartient d’abord comme l’a dit mon collègue, au Mali de saisir, avec notre appui. » Selon François Delattre, « la priorité aujourd’hui est à la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix, l’accélération de la mise en œuvre de l’accord de paix et de la décliner dans l’ensemble de la réalité du Mali, y compris et d’abord, sur le terrain. »
Les domaines prioritaires du Conseil de sécurité, poursuit le diplomate français, sont : faire avancer le processus de décentralisation, faciliter l’organisation des élections locales, opérationnaliser les nouvelles régions, la nomination des représentant de l’état et des nouveaux exécutifs locaux, tout processus qui de notre point de vue sont extrêmement prioritaires et importants. S’agissant du DDR, François Delattre a mentionné : « des progrès importants ont été débutés dans le cantonnement.
Nous sommes très soucieux de vous encourager à progresser sur la réinsertion des anciens combattants rebelles, sur l’intégration de certains d’entre eux dans les forces nationales. Vous mentionniez la mise en œuvre de l’accord de paix, elle est indissociable du processus de réconciliation qui est pour nous essentiel. Cela implique au delà du dialogue un renforcement contre l’impunité, la commission vérité, justice et réconciliation et la commission d’enquête internationale qui doit encore être mise en place, ont un rôle clé à jouer dans ce domaine de notre point de vue. »
La délégation s’est ensuite rendue à Mopti pour rencontrer les autorités de cette région du centre en proie à l’insécurité généralisée. Dans l’après midi du même jour, c’est fut le tour de Tombouctou de recevoir la délégation onusienne.
Cette visite du Conseil de sécurité des Nations Unies intervient à un moment ou le pays connait une recrudescence d’attaques terroristes. L’Etat malien est toujours absent dans beaucoup de zones du centre et du Nord du Mali. Et cela, malgré la signature, en mai-juin 2015, de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger. 9 mois après la signature dudit accord peu de progrès ont été, en effet, noté dans le processus de paix au Mali.
Un grand forum est prévu du 27 au 30 mars à Kidal entre le gouvernement malien et les groupes armés pour la paix et la réconciliation au Mali. Et à l’initiative de l’opposition malienne, une rencontre quadripartite (majorité-opposition-société civile-groupes armés) s’est tenue à Bamako, le dimanche 28 février 2016, pour aussi trouver des solutions aux problèmes du Mali dont l’enlisement du processus de paix.
Madiassa Kaba Diakité