ROME - La chambre des députés italienne a donné son feu vert mardi à l'envoi de trois avions au Mali en soutien logistique pour une durée de deux à trois mois.
Le parlement étant dissous depuis la démission de Mario Monti à la fin de l'année passée, la Chambre a approuvé l'opération via un "ordre du jour" présenté par trois députés et qui engage le gouvernement "pour une période de deux mois, pouvant être étendue à trois mois".
L'ordre du jour prévoit l'envoi de "trois appareils pour le soutien logistique au transport de personnel et d'équipements au Mali", où des forces françaises et maliennes sont engagées contre des groupes armés islamistes.
Mardi matin, lors d'une audition à la Chambre des députés, le ministre de la Défense Giampaolo Di Paola a précisé que le projet était d'envoyer au Mali "deux avions de transport C-130 et un appareil 767 pour le ravitaillement en vol".
Ce soutien logistique vient s'ajouter à la participation prévue de l'Italie à la mission européenne de formation de l'armée malienne, avec la mobilisation de 15 à 24 instructeurs.
Lors de l'audition à laquelle participait le ministre Di Paola, le chef de la diplomatie italienne Giulio Terzi a souligné que l'Italie "engagée non seulement dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi dans la stabilisation et le développement du Sahel, ne peut pas ne pas participer à l'opération au Mali".
"Le Mali traverse une crise grave qui rend nécessaire le soutien de la communauté internationale afin d'éviter que le pays ne plonge définitivement dans une situation de pays en faillite" avec le risque de se retrouver dans "une situation pire qu'en Somalie et en Afghanistan", a déclaré M. Terzi.
Il a souligné que le gouvernement italien agit "avec prudence, en évaluant toutes les conséquences de ses décisions mais aussi de façon responsable en fonction des intérêts nationaux et de ceux de l'Europe".
M. Terzi a expliqué que la prudence est "encore plus dictée par la situation politique et institutionnelle avec un gouvernement démissionnaire et proche du terme de son mandat".
Le ministre a affirmé à des journalistes à l'issue de l'audition à la chambre que les indications qu'il a reçues des principaux groupes parlementaires "étaient très proches de la position du gouvernement".