Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

POINT DE MIRE / Humeur : Lazarevic et Sofara
Publié le lundi 7 mars 2016  |  L’Inter de Bamako
Serge
© Autre presse par DR
Serge Lazarevic, dernier otage français au monde




Un Français vaut-il plus qu’un Malien ? Certains jugeront la question déplacée. Elle mérite pourtant qu’on s’y arrête au vu des circonstances qui ont mené à la libération, le 09 décembre 2014, de Serge Lazarevic. Un homme, en tout cas, la pose, et il en a toute la légitimité. Sidi Sofara a perdu son frère en juin. Kola Sofara, gardien à la prison centrale de Bamako, a été tué par un détenu, Mohamed Aly Ag Wadoussène, lors de son évasion.
Après s’être caché quelques jours, cet homme de 25 ans soupçonné d’avoir organisé en novembre 2011, pour le compte d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), le rapt de Lazarevic et d’un autre Français, Phillipe Verdon (assassiné depuis), a été retrouvé par les forces de l’ordre et de nouveau incarcéré. Mais aujourd’hui, il est libre. Le Mali a fini par reconnaître que Wadoussène, son complice Haiba Ag Acherif et deux autres jihadistes, ont été libérés quelques jours avant Lazarevic.
Cet «échange de prisonniers» faisait partie du deal, tout comme, très probablement (mais les autorités françaises nieront sans doute l’évidence), le versement d’une rançon. Les libérations d’otages soulèvent toujours un flot de polémiques et d’hypocrisies. Faut-il verser une rançon ? On peut en effet s’interroger sur la logique qu’il y a, pour un pays, à «financer» des groupes que ses soldats combattent sur le terrain et qui enlèveront d’autres otages.
En juillet, le New York Times a estimé à 125 millions de dollars le montant des rançons versées depuis 2008 par plusieurs Etats européens aux filiales yéménite et maghrébine d’Al-Qaïda. Dont près de la moitié pour la France. Autre question : Faut-il libérer des jihadistes pour sauver des otages ?
En 2010, Paris avait déjà obtenu de l’ex-président malien Amadou Toumani Touré qu’il élargisse, en dehors de tout cadre légal, quatre jihadistes en échange de la libération d’un seul de ses ressortissants, Pierre Camatte. Parmi eux, Hamada Ould Mohamed Kheirou, qui s’est illustré par la suite en créant le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, l’un des groupes qui sèment la mort au Mali et au Niger-les deux pays qui ont permis la délivrance de Lazarevic.
Source : «Jeune Afrique»
Commentaires