Si la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest a réussi à faire pression sur la junte pour un retour à la normalité, les populations et les partis politiques restent prudentes.
« Les gens vaquent à leurs occupations habituelles. Après le retour à l'ordre constitutionnelle et la levée de l'embargo, la classe politique malienne et les putschistes se sont mis d'accord. Moi je pense qu'à 70% cela a abouti », explique cet habitant de Tombouctou. Tandis qu'un autra Malien, résidant à Bamako pour sa part, affirme que « après le putsch on peut dire que la situation s'est vraiment stabilisée. Au plan politique, social et économique les choses commencent à aller mieux, même si les inquiétudes demeurent. »
Si pour ces habitants des villes maliennes de Bamako et de Tombouctou la situation à tous les niveaux est revenue à la normale, au niveau des formations politiques les avis divergent sensiblement. C’est ce qu’affirme Nouhon Keita, secrétaire administratif du parti SADi, l'un des mouvement politique qui ont cautionné le Coup d'Etat : « Aujourd'hui, les activités économiques ont repris de plus belles, les opérateurs économiques partent récupérer leur marchandises, il n' ya pas de rupture, il y a les denrées de premières nécessité qu'on voit sur le marché. Le problème fondamental aujourd'hui, c'est le nord. Sur ce point il y a une forte mobilisation de la communauté nationale, pour venir en aide au populations, qui n'ont rien à manger dans les régions du nord, qui n'ont pas de médicaments pour se soigner et qui sont dans une situation extrêmement difficile. »
Désolation totale
Pour le PDS, qui avait fermement condamné le coup d'Etat, le retour à la normale se fait lentement. Madame Ascofaré Oulematou Tamboura est la porte-parole du parti du président déchu Amadou Toumani Touré : « On ne peut pas dire que beaucoup de choses ont changé. D'abord l'administration ne fonctionne pas normalement après les pillages intervenus à la suite du coup d'Etat. Tous les bureaux et ministères ont été saccagés, il ne reste aucun outil de travail. Alors les choses se mettent en place tout doucement. Sans compter les denrées alimentaires qui menacent d'augmenter et dans les zones occupées c'est la désolation totale. »