Pour exiger une justice indépendante et équitable, le Centre d’études et de réflexion au Mali (CERM) a animé le 5 mars, une conférence débat à la Maison du partenariat. Des magistrats n’ont pas manqué de fustiger « un grand fossé entre la corporation judiciaire et la réalité ambiante ».
Organisée par le Centre d’études et de réflexion au Mali, la rencontre a permis aux participants de faire la radioscopie de la justice face aux défis de l’impunité et de la corruption.
Selon président du CERM, Christian Diassana, la justice malienne traverse un malaise réel qui se traduit par l’altération de son image et sa perception négative dans la société. “Il y a un grand fossé entre la corporation judiciaire et la réalité ambiante”, a expliqué le président Diassana.
Il a également parlé de la création des nouveaux tribunaux d’instances dans les localités de Nampala, Fana et autres. Malgré la création de ces nouvelles instances, la question de la justice est toujours d’actualité. “Il faut une médiation pénale pour permettre aux procureurs d’envoyer les affaires qui les dépassent pour la bonne entente”, a-t-il souhaité. Et d’ajouter qu’il serait nécessaire de revoir la gestion du pays pour que les Maliens aient la même considération.
Mohamed S. Dicko, de son côté, a beaucoup insisté sur le fonctionnement de la justice. “Alors que la période post-crise devra être marquée par un fort besoin de justice et la nécessité d’une refondation globale de la gouvernance judiciaire afin de garantir le bon fonctionnement des institutions et à prévenir les crises similaires, l’on voit le contraire se produire chez nous”. Et de préciser que la justice, qui est l’un des principaux piliers de l’Etat de droit, est aussi un enjeu stratégique dans la résolution de la crise.
Pour une justice indépendante et équitable, M. Dicko a proposé une véritable communication et le renforcement de l’Etat de droit.
Adama Diabaté Stagiaire