Dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la femme, l’association pour le progrès et la défense des femmes (APDF), se rendra à Gao pour célébrer ladite journée sous le signe de la réconciliation et de la paix. C’est également l’occasion pour sa présidente Fatoumata Siré Diakité de rappeler la quintessence même du combat international des femmes.
Le Prétoire : Que signifie pour vous la commémoration de la journée du 08 mars?
Fatoumata Siré Diakité : La célébration de la journée du 8 mars vise à se souvenir des femmes américaines des industries textiles qui se sont battues pour leurs droits. Ce sont des femmes travailleuses qui ont commencé à revendiquer les droits de la femme. Et c’est par la suite que ce jour a été décrété journée mondiale par les Nations Unies. Donc ce n’est pas une journée folklorique mais plutôt une journée de revendication et de débats. Mais ici au Mali, les femmes se battent pour les uniformes du 08 mars et on fait beaucoup de folklores, pas de revendication du tout. Certaines ONG ont commencé à organiser des conférence- débats. Au niveau de l’Etat, c’est seulement l’aspect folklorique qui est mis en avant et pas l’aspect revendicatif qui, pourtant, est le sens même du 08 mars vu son origine.
Pourquoi avoir choisi la région du nord, pour célébrer le 08 mars, précisément Gao ?
Parce que la journée du 08 mars, tout va se faire à Bamako où tout y est concentré, le folklore, c’est à Bamako. Aussi, nous, nous allons surtout faire un atelier régional avec les femmes de Gao pour célébrer et rester en communion avec elles. L’atelier va porter sur la résolution 1325 des Nations-Unies en plus de bien d’autres résolutions sans oublier que nous allons également parler de l’Accord d’Alger, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Nous, nous allons placer notre journée du 08 mars sous le signe de la réconciliation et de la paix à Gao.
Pouvez-vous nous citer quelques problèmes propres aux femmes de cette localité ?
Les problèmes spécifiques auxquels les femmes de Gao sont confrontées sont notamment la non prise en compte des violences auxquelles elles ont été confrontées pendant l’occupation. Et cela n’a pas encore été pris en compte au niveau du gouvernement et au niveau des différentes équipes mises en place pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Il y a également un problème d’emplois car les infrastructures économiques ont été détruites en plus du problème de réinsertion des jeunes et des femmes. Les femmes de Gao sont également confrontées au problème de l’insécurité ambiante et permanente.
Votre message à l’adresse des femmes en cette journée commémorative de la femme.
Je voudrais souhaiter une bonne journée de 08 mars à toutes les femmes surtout aux femmes de Tombouctou, de Gao, Kidal. Leur dire que je souhaiterais désormais, si nous sommes toujours là l’ année prochaine, que le département chargé de la promotion de la femme et de l’ enfant mette ensemble les femmes et les vraies organisations de femmes, celles qui comptent et qui ont quelque chose à dire et qui peuvent apporter le changement pour que nous élaborions un document de revendications à présenter au gouvernement afin que nos doléances soient prises en compte à un niveau global.
Ce que je demanderai au département en charge de la promotion de la femme, c’est que nous fassions moins de folklore et plus de revendications. Mais également je demande à ce que nous arrêtions de changer les sujets, le thème international de cette année est : «50/50 d’ici 2030 : Franchissons le pas pour l’égalité des sexes ». Pourquoi devrions-nous aller encore à « l’autonomisation des femmes »? Si au plan international les Nations Unies ont décidé d’un thème, il faut que cela soit retenu au niveau local. Nous devrions mener nos réflexions sur ce sujet là , les sujets ne sont pas choisis au hasard.
Pourquoi aimons-nous les sujets faciles en lieu et place du sujet des Nations Unies ? Pouvoir travailler là-dessus, voir ce qui a marché, ce qui n’a pas marché et réfléchir aux meilleurs moyens pour y parvenir. Nous ne devons pas avoir peur des sujets, abordons les vrais sujets et travaillons parce que tout n’est pas négatif. Il y a eu des réalisations. Nous pouvons mettre ces réalisations en exergue et travailler pour faire en sorte que tout marche comme il le faut.
Propos recueillis par Khadydiatou SANOGO
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« PAGNE DU 8 MARS » : Le catalyseur de la réussite de la journée internationale au Mali
La célébration de la journée internationale de la femme au Mali, rime avec l’acquisition des pagnes à l’effigie de la journée pour de nombreuses femmes.
L’engouement des femmes pour les pagnes mis sur le marché à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme est incommensurable. Venues des régions, des communes du district, sont présentes à faire le guet dans les différents points de ventes, Usines Comatex, Batex, Centres AouaKéïta, aux sièges d’ONG ou partis politiques pour être en possession du sésame.
Les pagnes sont vendus à 425000 FCfa la balle, 8500F Cfa la pièce, 4250F Cfa les 3pagnes. Mais c’est également l’aubain pour leaders d’associations et partis politiques de gagner en popularité en faisant dons de ces pagnes aux femmes anfin de gagner leurs sympathies. Un système qui marche à tous les coups à voir combien, certaines femmes se morfondent lorsqu’ elles ne parviennent pas à s’offrir le fameux uniforme.
K.S