La dernière victime en date est une mère (djoubatô) ayant accouché 72 heures auparavant. Ce constat n’a pas empêché le monstre de passer à l’acte. En représailles, la population a versé toute sa colère sur le premier suspect retrouvée sur son chemin.
Un homme, la trentaine révolue, a été lynché et brûlé samedi dernier à Yirimadio, en commune VI du district de Bamako. Ses bourreaux l’ont soupçonné d’être un de ces violeurs en série qui hantent leur nuit.
Depuis maintenant plusieurs mois en effet, les populations de Yirimadio sont confrontées à des cas de viol. Plusieurs femmes dont des épouses ont été victimes. Le violeur (il n’e s’agit pas d’un seul) se rend dans le foyer au moment où l’époux est absent, en général aux heures de prières à la mosquée. Sous la menace d’une arme, il contraint la pauvre femme à passer à l’acte.
Il a pris pour cible courant semaine dernière, une mère qui venait d’accoucher 72 heures auparavant. La femme le lui fit savoir et l’implora de l’épargner à cause de son bébé. Que nenni ! Il la viola.
L’affaire a choqué tout le quartier au point que la mosquée a lancé une fatwa contre le monstre. La malédiction lancée par les religieux a-t-elle porté fruit ?
Elle a, en tout cas, coïncidé avec l’interpellation et le lynchage d’un suspect. Une des victimes ayant reconnu un homme comme son violeur a donné l’alerte. La population se saisit du suspect, le tortura plusieurs heures durant avant de le brûler. Etait-ce le coupable ? La victime jure la main sur le cœur qu’il s’agit bien de lui. Mais selon toute évidence, il ne s’agit pas d’un seul violeur. Mais de plusieurs.
Le Commissariat de police de Yirimadio est vivement interpellé.
B.S. Diarra