PARIS - Le président du MoDem, François Bayrou, a réfuté
mardi l'idée que la France soit seule au Mali, et considéré qu'il était de son
devoir d'intervenir dans ce ce pays pour que "l'entreprise jihadiste" à
l'oeuvre dans le nord "reçoive la leçon qu'elle mérite".
"Je ne crois pas que la France soit seule", a dit le leader centriste dans
l'émission "Mardi politique" (RFI/France 24/Le Point/20minutes).
"L'essentiel du risque sur le terrain est pris par les Maliens. C'est leur
pays et c'est eux qui nous ont appelés et quand il s'agit de faire rue par rue
et maison par maison, c'est évidemment eux qui le font. Il va y avoir des
détachements importants d'Afrique de l'Ouest et donc l'idée selon laquelle
nous serions tout seuls les gendarmes n'est pas juste", a-t-il déclaré.
L'ancien candidat à la présidentielle a réaffirmé son soutien à l'opération
française entamée le 11 janvier. "Je pense que la décision que François
Hollande a prise est fondée et je trouve qu'il a été courageux de le faire
avec cette promptitude d'exécution qui a créé un élément de surprise et
renversé le rapport de force", a-t-il dit.
"Et, je trouve admirable la manière dont l'armée française a marqué le
terrain et créé une situation militaire nouvelle. Cela prouve que nous avons
du professionnalisme", a-t-il ajouté.
"Alors, on souhaiterait être aidé financièrement, du point de vue des
armes, et il nous manque des avions de transport", a concédé le patron du
MoDem en s'étonnant qu'une "armée dédiée à la projection, faite pour être
envoyée hors des frontières" manque de ce type d'avions.
"Il nous manque aussi des drones... Et on voit bien ce vers quoi à l'avenir
on doit aller, c'est-à-dire vers la mise en commun de matériel dans lequel
pourront puiser les pays qui sont en intervention", a-t-il jugé.
"Mais, c'est notre boulot, l'Afrique occidentale a eu tellement de liens
avec la France qu'on peut pas s'en laver les mains. On a 200.000 Maliens en
France. On ne peut pas être la france et prétendre que cela ne nous regarde
pas et laisser faire", a-t-il jugé.
"Et je ne vois pas que la France puisse se désengager avant que des coups
décisifs aient été portés", a encore indiqué M. Bayrou, "il faut que cette
entreprise jihadiste reçoive la leçon qu'elle mérite et qu'elle comprenne que
nous ne laisserons pas faire la déstabilisation de notre société, de notre
civilisation et du monde".