Après avoir décroché un diplôme de droit civil et de droit international à l’Ecole nationale d’administration (ENA) en 1985, Mme Sidibé Dédéou Ousmane a intégré l’Institut national de prévoyance sociale (INPS), où elle est directrice des affaires juridiques, chargée de conseiller le directeur général sur tous les aspects juridiques et les branches techniques. Depuis quelques années, elle est à la tête de la Centrale Démocratique des Travailleurs du Mali, la dernière née des centrales syndicales du Mali. Malgré ces fonctions, elle est très active dans la vie associative. Elle est la présidente du Club des épouses des anciens ambassadeurs et consuls généraux du Mali, du Club des jumeaux, des triplés ou des quatriplés. Notre syndicaliste est aussi membre d’une association de son quartier qui aide les femmes à apprendre et à lire coran. Décidément, Mme Sidibé Dédéou Ousmane a beaucoup de cordes à son arc pour faire évoluer la condition des femmes de son pays, surtout les femmes rurales.
A l’instar de la communauté internationale, les femmes du Mali célébreront la Journée internationale des femmes, demain 8 mars. Le thème de cette année est « Egalité, genre, équité, autonomisation de la femme ». Pour Mme Sidibé Dédéou Ousmane, ce thème vient à point nommer dans la mesure où la journée permettra aux organisations féminines de dresser le bilan de l’égalité- genre et l’équité. Surtout au Mali, où le problème genre est une question assez cruciale . Selon elle, dans les structures syndicales où les femmes évoluent, elles sont reléguées au second plan. Ce bilan doit être dressé aussi bien au Mali, dans la sous-région et dans le monde pour analyser la situation des femmes et mais d’ouvrir d’autres perspectives pour son épanouissement.
Malgré cette situation, la secrétaire générale de la Confédération Démocratique des Travailleurs du Mali (CDTM) pense que la condition de la femme a évolué, même s’il reste beaucoup à faire. A cet effet, la mobilisation de certaines organisations féminines est indispensable pour lutter contre la précarité et la pauvreté. « Parce que la femme est au centre du milieu social. C’est elle qui est au aussi au centre du milieu économique », dit-elle.
Consciente du rôle que doit jouer les femmes dans le développement économique d’un pays, Mme Sidibé Dédéou pense qu’on doit aider les femmes rurales en les assurant un mode de vie décent. Pour la simple raison que la femme est dans un combat quotidien surtout la femme rurale. Elle ajoute que les femmes rurales représentent beaucoup pour le développement de nos pays. « Ce sont les femmes rurales qu’il faut aider. », a-t-elle déclaré.
Dans un souci d’assurer le bien-être aux femmes et de faire évoluer leur situation, elle a créé avec l’aide de l’ORTM et de certains partenaires le Club des jumeaux, des triplés ou des quatriplées. C’était en 1999. La création de ce club n’est pas le fruit du hasard. Car Mme Sidibé a donné, elle-même, naissance à deux paires de jumeaux. Si dans notre pays, la naissance des jumeaux est un signe de bonheur et de bénédiction, leur mère est la première à supporter les difficultés avant que le bonheur se pointe à l’horizon. Donc, ce sont les difficultés rencontrées au cours de l’entretien des jumeaux qu’elle a pris la décision de mettre sa propre expérience au service de ce club avec comme objectif d’aider les femmes qui donnent naissance à des jumeaux, des triplés ou des quatriplés.
On la retrouve aussi dans le Club des épouses des anciens ambassadeurs et consuls généraux du Mali, où elle assure depuis 4 ans la présidence. Le club intervient dans le domaine humanitaire. Mme Sidibé Dédéou Ousmane explique son organisation au niveau de son quartier, Faladié SEMA, organise chaque samedi des séances de formations à l’intention des femmes. A travers ces formations, elle apprend aux femmes les sourates mais aussi à lire le Coran. ‘’Elles sont très intéressées à cette éducation religieuse. C’est une activité qui nous comble énormément’’, a laissé entendre la présidente avec un air de satisfaction.
Militante infatigable de l’amélioration des conditions de vie et de travail de ses concitoyens, Mme Sidibé est sur le terrain syndical. Avant de créer la dernière née des centrales syndicales de notre pays, elle fut militante et responsable syndicale de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). Au sein de cette centrale, la première du Mali, elle a été la secrétaire générale de la Section syndicale de l’INPS, affiliée à l’UNTM. Après deux mandats au bureau exécutif de l’UNTM, Mme Sidibé Dédéou Ousmane a pris sa distance avec cette centrale suite à une crise pour créer avec d’autres camarades la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM). Elle compte aujourd’hui en son sein sept (7) syndicats nationaux.
Mariée et mère de 6 enfants dont des jumeaux, ces multiples activités n’empêchent pas l’épouse de notre doyen, le Général de gendarmerie à la retraite Souleymane Sidibé dit « Bébel » de s’occuper dignement de ses travaux ménagers. Elle a comme loisir la lecture.
Sinaly