La déclaration dite historique faite par certains professionnels des médias Abélard de l’ex-junte de Kati, enveloppés du manteau d’activiste, a sans doute fini par sonner comme un coup de tonnerre dans un ciel serein au sein de l’opinion publique.
Pourquoi donc cette fanfaronnade inappropriée et ces agissements d’un mouvement en quête de visibilité ? Parce que tout simplement le bloc a fini par bouffer son pain sec depuis que Kati a cessé de faire peur à Bamako. Ses initiateurs, mus, par l’appât du gain facile, se sont mis au service de certains leaders politiques et religieux. Et d’ailleurs, pour quel dessein, un leader religieux va jusqu’à financer entièrement la tenue de ce point de presse ?
On le sait, les médias maliens ont deux facettes. D’abord, celle d’une presse dynamique, libre et responsable, le plus souvent qui n’est pas sujette à la censure, à la saisie ou aux arrestations. Cette presse respectueuse de l’éthique et la déontologie de la profession est contrebalancée par une autre caractérisée par des excès et de graves violations de la loi et de la déontologie de la profession et ce, en toute impunité.
On peut aussi comprendre qu’avec la crise actuelle et l’instabilité économique qui s’ensuit, les organes de presse soient à présent plus influencés politiquement et idéologiquement par des normes religieuses et sociales. Mais le Bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali, mis sur fonts baptismaux pendant le règne de la junte en 2012, est un réseau d’animateurs de médias contestataires sans projet. Alors qu’on attend d’eux des critiques objectives censées faire évoluer les choses.
En portant plainte contre le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, pour haute trahison et gestion scandaleuse de l’argent public, ces journalistes sauront-ils donner les preuves de leurs assertions ? Rien de tout cela. Ils gagneraient beaucoup mieux à faire preuve de rigueurs journalistiques dans leurs canards respectifs. Car, des activistes qui prônent urbi et orbi l’unité nationale, la cohésion sociale, devront être en première ligne du combat pour la paix au Mali, au lieu de jeter en pâture l’image du Mali.
En pénurie de notoriété et en panne d’inspiration, ce réseau de journalistes entrés par effraction dans la profession n’est-il pas aussi comptable de la situation que notre pays vit ? Tout comme ils peuvent aussi faire objet d’une plainte similaire de haute trahison. Car, ils sont allés chercher le fouet pour faire battre médiatiquement le Mali par ses détracteurs, comme RFI.
Correspondance particulière