Le samedi 3 mars 2016, s’est tenue à la Primature une importante rencontre entre le Premier ministre Modibo Kéïta et une délégation du Conseil de sécurité des Nations-Unies, conduite par Ismaël Abraão Gaspar Martins, Représentant permanent de l'Angola à l’Onu et président du Mois de mars du Conseil de sécurité. Etait au menu des échanges, la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
Le Premier ministre Modibo Kéïta a, à l’entame de ses propos, souhaité la bienvenue à la délégation onusienne. Il a, au cours de ces échanges, témoigné de la sincérité des parties signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. «Depuis la signature de l’accord le 20 juin par la Cma, il n’y a pas eu d’affrontements entre les forces armées maliennes et les groupes armés signataires de l’accord. Même des avancées notoires donnent l’espoir à la paix, quand bien même la Plate-forme et la Cma, après des hésitations, se sont rencontrées à Anéfis. Une rencontre qui a abouti au retour des éléments de la Plate-forme chez eux à Kidal».
«Le gouvernement a réalisé un certain nombre d’activités dans le cadre de la période intérimaire de mise en œuvre de l’accord. Il s’agit de projets sociaux de base comme l’école, la santé, mais toujours, l’insécurité a freiné nos efforts. Comprenez aujourd’hui qu’il y a deux parties sur le terrain : ceux qui veulent la paix et ceux qui sont contre la paix», a expliqué le PM, avant de rendre un hommage mérité à la Mission de l’Onu au Mali (Minusma).
Abondant dans le même sens que le Premier ministre Modibo Kéïta, le président du Conseil de sécurité, Ismaël Abraão Gaspar Martins, a déclaré : «Nous sommes très fiers de pouvoir écouter ; écouter le peuple du Mali ; écouter surtout les dirigeants du Mali ; ce grand pays qui est dans une phase qui, nous pensons, se doit d’être dépassée le plus tôt possible. Et le Conseil de sécurité et la communauté internationale sont là pour vous accompagner dans cette marche où l’initiative est aux Maliens… Nous irons aussi à l’intérieur, dans le Mali profond, et je pense qu’en allant dans le Mali profond, nous serons mieux placés pour défendre le point de vue que vous venez, Monsieur le Premier ministre, de présenter ce matin dans les grandes lignes et les orientations à suivre dans cette Mission, la Minusma, mais aussi toutes les autres forces qui sont impliquées dans cette recherche de la paix au Mali…».
Avant de demander à son collègue, François Delattre, Représentant permanent de la France à l’Onu, de dévoiler le message du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. «Le Conseil de sécurité a un message central, en écho à ce que vous venez de dire. Qui est que la priorité aujourd'hui est la mise en œuvre de l’accord de paix, l’accélération de la mise en œuvre de l’accord de paix et la décliner dans l’ensemble de la réalité du Mali, y compris et d’abord, sur le terrain.
De ce point de vue là, parmi les domaines prioritaires que le Conseil de sécurité a à l’esprit, je mentionnerais le fait de faire avancer le processus de décentralisation ; de faciliter l’organisation des élections locales ; d’opérationnaliser, comme nous disons dans le jargon du Conseil, les nouvelles régions, la nomination des représentants de l’Etat et des nouveaux exécutifs locaux. Des processus qui, de notre point de vue, sont extrêmement prioritaires et importants. Vous avez mentionné le DDR, des progrès importants ont été débutés dans le cantonnement. Nous vous encourageons à progresser sur la réinsertion des anciens combattants rebelles, sur l’intégration de certains d’entre eux dans les forces nationales...», a-t-il confié.
Gabriel TIENOU/Stagiaire