Coup de pub pour une association presque confinée dans l’anonymat. Le nom du BIPREM est désormais dans toutes les conversations animées dans les salons cosus de Bamako, dans les grins et lieux de travail. Elle entendait secouer le cocotier en déposant purement et simplement une plainte contre le président de la République pour corruption et haute trahison. A suivre le raisonnement de son président Lassine Diawara, le Mali a suffisamment de blé à moudre que de distribuer ses maigres revenus entre des anciens Premiers ministres qui, d’ailleurs dit-on, ne seraient pas dans le besoin.
La publication des avantages dus à ces derniers fait bondir le monde des travailleurs. De source bien introduite au sein de la première centrale syndicale UNTM, le moindre décaissement consenti va ipso facto dépoussiérer les revendications remontant à 2011 et dont la mise en œuvre est gelée. La Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) suit de près l’évolution du dossier, donc pourrait décider de la conduite à tenir.
Sur toute la ligne, l’association a pêché par méconnaissance ou volontairement en appuyant sur le mauvais bouton. D’abord, elle n’a pas qualité à intenter une action devant la Haute cour de justice. Ensuite, le président de la République ne peut être poursuivi devant cette juridiction que pour des faits d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure. Or, on ne peut accuser le président d’atteinte à la sécurité intérieure. De grâce, il ne va tremper dans un complot lui visant (coup d’Etat). Nulle part, le BIPREM ne fait le lien entre le produit de la corruption (l’argent) et son utilisation à des fins de déstabilisation du Mali (intelligence avec une puissance étrangère).
Georges François Traoré