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Plainte contre le président IBK: la majorité sclérosée
Publié le mercredi 9 mars 2016  |  Info Matin
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Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Entre indolence, actions solitaires, la Majorité présidentielle étale sa sclérose face à une plainte biscornue contre le Président IBK, auprès de la Haute Cour de Justice, pour haute trahison et mauvaise gouvernance, par une association opportuniste qui n’a pas la qualité pour le faire et ignore tout de la procédure de saisine, quand le Président de la République ou les ministres sont susceptibles d’être inculpés.

Le spectacle est désolant. Une Majorité présidentielle, forte de 70 partis politiques et associations, dans l’incapacité totale d’apporter la contradiction aux propos diffamatoires d’une perfide association, à savoir le Bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali (BIPREM), cela dépasse tout entendement. D’où, la légitime question qu’il faut se poser : la Majorité est-elle avec ou pas avec le Président IBK ?
De l’indolence, il y en a eu dans cette affaire. La preuve en est que c’est le mardi, 1er mars dernier, que le BIPREM a animé sa conférence de presse pour exposer ses griefs contre le Président de la République. Auparavant, le Bloc a fait un communiqué relayé par plusieurs organes de presse dans lequel il annonçait ‘’une grande conférence de presse inédite. Rencontre suprême à laquelle vous entendrez une déclaration jamais faite au Mali. Vous constaterez une action jamais posée au pays’’. Le ton était donc bel et bien donné. Pourtant, il aura fallu attendre le samedi 5 mars pour voir le Bureau politique national du Rassemblement pour le Mali (BPN/RPM) faire une déclaration qui bat tous les records en matière de cafouillis. Pire, il tend à croire à un manque d’engagement, de courage de ses convictions.
Le RPM, le parti sous les couleurs duquel le candidat IBK s’est lancé à la course à la présidence de la République ne peut pas se contenter de ‘’déplorer’’ la récupération politique malveillante des allégations mensongères et calomnieuses contenues dans ledit document, de ‘’condamner’’ sur papier ‘’ces manœuvres politiciennes’’. À vrai dire, c’est un service minimum qu’il assure ainsi.
Le soutien indéfectible qu’il réaffirme aurait pu l’être avec beaucoup plus d’entrain, de pugnacité. Pourquoi n’avoir pas organisé une grande mobilisation pour démontrer que la plainte du BIPREM n’est pas le reflet du sentiment de la majorité des Maliens ? Cela aurait été une réponse irréfutable à ceux qui ont vite fait de transformer un épiphénomène en drame national, à transformer des imposteurs en parfaits défenseurs des droits des citoyens, à faire d’une minuscule association qui brille par un avilissant amalgame d’intérêt personnel et d’intérêt général en une ONG. Mais le pari était risqué, parce qu’il fallait être sûr de sa capacité de mobilisation. Ce qui s’est passé lors de la célébration du 2e anniversaire de l’accession du Président IBK qui reste encore vivace dans les esprits n’est pas pour rassurer.
Sur le même registre, la Plateforme des Associations maliennes pour le changement (AMC) a attendu le samedi pour publier un communiqué dans lequel elle condamne l’attaque de la première institution de la République. ‘’L’AMC condamne avec la dernière énergie l’attitude odieuse et irresponsable de l’association BIPREM pour son manquement à la morale constituant une atteinte grave aux Institutions de la République et à la dignité humaine. Certes, l’AMC favorise un espace démocratique s’appuyant sur les instruments juridiques, mais dénonce aussi tout comportement incitatif à la haine pouvant compromettre les chances de réussir de l’État dans le processus de paix et de réconciliation nationale et dans la mise en œuvre de sa mission régalienne’’.
Avec beaucoup de célérité, le Bureau politique national de l’UM RDA Faso Jigi a réagi à cette plainte du BIPREM Fasoko contre le Président IBK dès le jeudi 3 mars. Mais a-t-il péché par précipitation ou par zèle ? En tout cas cette phrase du communiqué laisse pantois : ‘’Le Bureau politique national de l’UM- RDA faso jigi réaffirme sa confiance et son soutient ineffectif au Président de la République’’. Et pour cause, soutien ici ne prend pas ‘’t’’ et que ineffable signifie plutôt inopérant, qui ne produit pas d’effet.
Mais au-delà de la sémantique, ce qui peut être reproché à l’UM-RDA, est de n’avoir pas fait preuve d’esprit d’équipe. L’on était en effet, en droit d’attendre que son initiative s’inscrive dans une démarche d’ensemble de la Majorité présidentielle. Mais c’est au contraire que l’on a assisté ouvrant la voie à une série d’initiatives solitaires. La Majorité donne l’image hideuse d’aller en rang dispersé là où elle devrait faire montre de cohésion pour apporter la vraie contradiction. Tout ce qu’il faut pour conforter ceux qui croient, à juste raison, à une Majorité hétéroclite et sclérosée dont chaque membre pourtant proclame son indéfectible soutien au Président IBK.
Comme disent les Écritures, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche. Certes, le Président IBK n’irait pas jusqu’à un tel extrême, mais le spectacle qu’offre sa Majorité interpelle à plus d’un titre.

PAR BERTIN DAKOUO
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