Des jeunes jusque là sous l'influence du Front de Libération du Macina sont en train de quitter le mouvement jihadiste. Une campagne de sensibilisation en leur direction est menée depuis plusieurs semaines. Cette initiative qui a été conduite en toute discrétion commence à donner des résultats concrets.
Deux cents jeunes qui appartenaient à des groupes jihadistes qui ont multiplié les attaques depuis un an dans la région de Mopti, se sont engagés à quitter ces mouvements. Depuis plusieurs semaines une campagne de "déradicalisation" a été lancée dans la région de Mopti fief d'Amadou Koufa le prédicateur à l'origine du FLM. Cette nouvelle approche de la lutte anti terroriste a été menée par des élus locaux, des chefs religieux, des associations et notables de la région en liaison avec des responsables gouvernementaux. L'AFP rapporte les propos de Hama Cissé, notable et ex-maire d'une localité de la région de Mopti qui confirme que "depuis plusieurs semaines, des négociations et une campagne de sensibilisation ont été menées en direction de jeunes qui ont intégré les groupes armés radicaux du centre du Mali" Selon lui "deux cents jeunes ont accepté de déposer les armes et de quitter les rangs des jihadistes". Actuellement, ils sont dans la région de Mopti pour convaincre d'autres jeunes de déposer les armes."
Des organisations de la société civile travaillent en ce moment dans la région de Mopti pour tenter de ramener entre 400 et 500 jeunes combattants du Front de Libération du Macina d'Amadou Kouffa.
Les membres de la société civile cherchent à les ramener sur le chemin du processus de paix. Selon les initiateurs de cette campagne , leur initiative commence à prendre corps car plusieurs ex-combattants du FLM auraient commencé à déposer leurs armes. Hamma Cissé est membre de la société civile de Mopti et l'un des initiateurs de ce mouvement. Il a été joint par Alhousseini Abba Toure :
''Après la signature des accords je me suis dit ce sont des gens il faut les récupérer. D'abord au niveau de la rébellion, ils sont ni affiliés à la plate forme ni affiliés avec aucun groupe combattant avec MNLA et avec tous les groupes d'ailleurs. Donc il fallait les récupérer. Ils étaient là seuls certains avaient même déposé les armes mais ne pouvaient pas revenir donc il fallait songer à ça, pour essayer de ramener ces jeunes et ceux qui n'ont pas déposé, de les convaincre de revenir comme tous les autres pour construire la paix avec tout le Mali. C'est comme ça que j'ai eu l'initiative avec d'autres personnes. Donc on a tenté de les amener et aujourd'hui ça a commencé à prendre effet. Certains ont été contactés ils sont d'accord vraiment ça beaucoup avancé. Certains sont déjà d'accord qui ont envoyés leurs noms avec toutes leurs adresses, situation et tout, et sont prêt a revenir.''
Deux cents jeunes ont accepté de déposer les armes et de quitter les rangs des jihadistes. Pour le journaliste écrivain Serge Daniel cette initiative est un moyen d'inclure ces jeunes dans le processus de désarmement prévu par l'accord de paix et de réconciliation.
Serge Daniel joint au téléphone par Fatoumata Togola :
''Il y a eu secrètement dans un premier temps des discussions avec les leaders de ces groupes là pour leur demander de se déradicaliser de se démobiliser en fait et d'abandonner cette idéologie jihadiste. En revanche ce qui est important aussi à souligner c'est le souhait des bonnes volontés qui sont intervenues pour que ces jeunes quittent les mouvements. Le processus est d’ailleurs en cours. Ils souhaitent maintenant que ces jeunes démobilisés, déradicalisés soient acceptés au sein du processus DDR de désarmement démobilisation et réinsertion. Pourquoi ils vont dans les groupes ? Parce que d'abord ils sont endoctrinés. Ils n'ont pas de boulot. Lorsque vous savez, par exemple, il y avait un moment des recrutement qui se faisaient au sein des mouvements jihadistes où on donnait un véhicule à celui qui était recruté. Donc c'est par naïveté, par ignorance également mais c'est le terreau qui fait le lit du terrorisme. Mais également la pauvreté pousse ces jeunes vers ces mouvements jihadistes.''