Bamako, - Des hommes armés soupçonnés d'avoir voulu attaquer l'armée malienne lundi dans le sud du pays, près des frontières ivoiriennes et burkinabé, étaient en réalité des policiers maliens se livrant
au racket, a appris mercredi l'AFP auprès d'un député et d'une source municipale.
"En réalité, lundi, l'armée a eu affaire à des policiers à Misséni. Ils revenaient d'une opération de racket d'habitants", a déclaré à l'AFP Bréhima Béridogo, député du parti pour la renaissance nationale (opposition), élu de la localité de Kadiolo, dont dépend le village où les faits se sont déroulés.
"Arrivés au niveau du camp militaire, ils étaient camouflés dans des blousons civils. L'armée, pensant à des assaillants, a ouvert le feu. Mais il n'y a pas eu de victimes", a ajouté M. Béridogo.
Lundi, une source militaire malienne avait affirmé à l'AFP que des hommes armés avaient tenté sans succès d'attaquer un camp de l'armée à Misséni, avant d'être repoussés, un accrochage qui n'avait pas fait de victime.
Le maire de la localité avait de son côté affirmé que les assaillants venaient de Côte d'Ivoire, où ils étaient repartis. Mercredi, l'édile a confirmé qu'il s'agissait de "policiers maliens qui étaient allés camouflés en
civils vers la frontière ivoirienne et ont repris la même direction dès que l'armée a ouvert le feu".
En juin 2015, la localité de Misséni avait été attaquée par des jihadistes
présumés qui avaient tué un militaire malien. Le Mali partage une frontière d'environ 500 km avec la Côte d'Ivoire et de plus de 1.000 km avec le Burkina Faso.
La vaste région du nord du Mali était tombée en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominate touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix entre le gouvernement, les groupes pro-Bamako, et l'ex-rébellion, censé isoler définitivement les jihadistes.
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