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Le Républicain N° 4547 du 23/1/2013

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Sory Ibréhim Touré, président d’Honneur de l’organisation de la Can 2013 des Maliens résidents en Afrique du Sud
Publié le mercredi 23 janvier 2013  |  Le Républicain


Football/CAN
© AFP par DR
Football/CAN 2013: Le Mali bat le Niger et se classe à la première place du groupe B (1-0)
Dimanche 20 janvier 2013. Afrique du sud Port Elizabeth, stade Nelson Mandela Bay.Première nation Africaine à enregistrer une victoire en cette début de compétition. Le but du capitaine Seydou Keita place le Mali à la tête du groupe B.


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Sory Ibréhim Touré est un Malien résident en Afrique du Sud, depuis plus de sept ans aujourd’hui. Il a parlé à l’envoyé spécial du Républicain en Afrique du sud.

Pourquoi êtes-vous aujourd’hui à Port Elizabeth ?

Sory Ibréhim Touré : Nous sommes là dans le cadre la Can 2013, une ville qui accueille la poule B de la Can dans laquelle notre pays à travers les Aigles se trouve. Bref, pour pousser notre équipe à la victoire finale qui est de remporter le trophée de la Can.

Comment l’idée de ce regroupement à votre niveau a germé ? Lorsqu’on a eu les échos que notre pays est qualifié à la phase finale de la Can 2013, la communauté résidant ici a tenu une réunion pour pouvoir s’organiser et venir supporter les Aigles du Mali. A l’issue de la réunion, nous avons mis en place un comité d’organisation. Et ce comité a décidé de collaborer avec l’Ambassade du Mali, le Ministère de la jeunesse et des sports du Mali. C’est ainsi qu’on a décidé d’élaborer un document préalable de l’organisation à notre niveau. On a rencontré un conseiller du ministère en la personne de monsieur Sow et Diakité qui est de la Caf, nous avons tous fait des propositions pour la bonne marche des choses. On nous avait promis beaucoup de choses. Mais aujourd’hui on constate que toutes les propositions qu’on leur a faites n’ont pas été prises en compte. lls n’ont absolument rien fait pour nous.

Vous voulez dire que vous n’avez eu de soutien ni de la part des autorités du sport malien ni de l’Ambassade du Mali en Afrique du Sud ?

Tout à fait. Et c’est un peu écœurant, car on a rencontré l’ambassadeur et ses conseillers qui n’ont absolument rien fait pour qu’on puisse venir supporter les Aigles du Mali. Malgré tout, on s’est décidé à venir soutenir les Aigles à la Can, on a fait des cotisations pour prendre notre voyage, l’hébergement, la restauration en charge, de même que le déplacement à Port Elisabeth. Arrivés à Port Elisabeth, nous avons demandé aux autorités de les rencontrer, ils n’ont pas voulu. Même le président des supporters n’a pas voulu nous rencontrer dans un premier temps. C’est décevant ! Franchement, on n’est pas content de cela. Mais peu importe, on va continuer à supporter jusqu’au bout les Aigles du Mali jusqu’ à ce qu’ils soulèvent le trophée. C’est notre souhait le plus ardent.

Dans quelles conditions vivez-vous ici ?

Les conditions de vie ici sont difficiles, parce que nous, à l’origine, on est des francophones, on est dans un pays anglophone capitaliste, l’un des plus chers pays dans le monde. Indépendamment de cela, on fait nos business. La majorité d’entre nous n’ont pas le niveau supérieur d’éducation. Donc on vit du commerce, des commissions, du travail dans certaines compagnies pour pouvoir survivre.

Comment appréciez-vous la crise actuelle du Mali ici?

Pour nous, la situation du Mali est problématique et catastrophique. On est dans un Etat de guerre et on a tenu à envoyer notre cotisation pour l’effort de guerre il y a six mois. Avec le déclenchement de la guerre au Nord, on est très content que la France ait pris ses responsabilités pour une première fois en tant que pays colonisateur pour nous aider à nous faire sortir de notre crise contre les islamistes, d’Al Qaida. C’est pourquoi, lors du match contre le Niger, on avait des drapeaux français avec nous sur la tribune des supporters. On voulait simplement manifester notre joie à l’endroit de ce pays ami. On a d’ailleurs été surpris de recevoir l’ordre venu du ministre et de l’ambassadeur du Mali d’ici d’enlever le drapeau français. Ce qu’on n’a pas accepté.

Votre dernier mot ?

Mon dernier mot, c’est qu’après la guerre, il faut que la situation politique change dans notre pays. Que les vieux loubards de la situation coloniale indépendantistes laissent le pouvoir à une nouvelle génération de gérer notre pays sans corruption, sans parti pris. Car le pays est enfoncé dans cette crise à cause des pratiques de ce genre.

Par Hadama B. Fofana Envoyé spécial à Port Elisabeth

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