Les gaffes du Coréen ne se comptent pas il est vrai. Ce qui en fait le Secrétaire général le plus encadré de l’histoire jusque-là. Ses prises de parole sont réglées comme du papier à musique. Et une multitude de talking points multicolores est toujours agitée sous ses yeux par des conseillers soucieux et sourcilleux. Car une gaffe de celui qui incarne la gouvernance mondiale peut être dévastatrice pour la crédibilité de l’institution planétaire jalousement surveillée par ses États membres.
Certes, la faute peut ne pas être remarquée ou relevée comme la visite que Moon vient de faire au Burundi et qui apporte à Nkrunziza accusé d’imposture l’onction que les urnes avaient refusée. D’où la poignée de main chaleureuse d’un président assis sur des charniers et comme blanchi de l’ordre d’expulsion quelques mois plus tôt de l’Algérien Djinit, le représentant onusien qui ne défendait pourtant que la légalité internationale. Des fois heureusement la gaffe se paie cash.
A l’instar du recadrage indigné que le Maroc s’est vu obligé de faire à l’attention de celui que les Américains appelaient the yesman avant de l’adouber pour cette même raison. Ban Ki Moon a- t-il fait exprès en parlant d’occupation du Sahara occidental? Ignore-t-il vraiment que le référendum auquel il fait référence n’a pas la faveur d’une partie au conflit? A-t-il vraiment entendu les complaintes de Tindouf dont les camps sont dans des conditions infra-humaines?
L’hôte de l’Algérie au moment de ces prises de position aurait pu faire une visite historique en ligne avec les positions de l’ONU elle-même. Raté. Aux jours ultimes de son mandat, il pouvait pourtant éviter d’avoir la tête en l’air pour ne pas mettre les pieds dans le plat.
Adam Thiam