La crise politico-sécuritaire qu’a connue le Mali en 2012 a mis à nu les tares de notre armée nationale : manque d’équipements adéquats, vétusté des armes utilisées, manque de formation des hommes de rang, détournement des ressources financières de l’armée, absence de chaîne de commandement, aucun appareil volant, une armée minée par la corruption et le népotisme. Bref, la liste n’est pas exhaustive. Voilà un peu le bulletin de santé de notre armée nationale en 2012. C’est pourquoi, quand les hordes terroristes et jihadistes ont déferlé sur le Nord de notre pays en 2012, les Forces armées maliennes (Fama) n’ont pas pu résister longtemps aux coups de boutoir de ces barbares venus d’ailleurs. Elles ont tout simplement fondues comme du beurre au soleil.
Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Cette situation inacceptable de notre armée ne date pas de 2012, mais bien avant, et la crise de 2012 a simplement permis de constater les failles de notre système de défense et de sécurité. Cette déliquescence de l’armée malienne remonte depuis des décennies et tous les régimes successifs sont coupables, à des degrés différents, de cette déconfiture de notre armée nationale.
Mais rassurez-vous ! Nous ferons l’économie d’un procès de tous ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à l’affaiblissement programmé de notre armée nationale. Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est bien les actions entreprises par le président IBK en faveur des Fama.
En 2013, le candidat IBK avait promis de mettre les Fama dans des conditions, telles que, quiconque franchirait les frontières nationales pour troubler notre quiétude, trouverait devant lui notre armée prête à nous défendre. Il avait promis d’équiper l’armée malienne en matériels modernes et adéquats. On sait aujourd’hui que cela n’était pas un simple slogan de campagne et on peut dire sans se tromper que le président IBK est en train de tenir parole.
En effet, depuis son élection, le président multiplie les initiatives en faveur de la grande muette. On peut notamment citer : la dotation de 3 tenues pour chaque soldat, du jamais vu chez nos militaires, et autant de godasses ; l’amélioration de leurs conditions de vie sur le terrain avec des moyens adéquats de combat et de transport ; l’augmentation des primes ; les actions sociales en faveur des familles des soldats tombés sur le champ de l’honneur.
Mais, le plus spectaculaire dans tout cela reste l’achat très prochainement d’un avion de transport de troupes, de 6 hélicoptères et de 6 avions de chasse et /ou de combat. Si un tel achat se confirmait, IBK aura fait mieux que n’importe quel président du Mali, depuis l’indépendance. Car, cela voudrait dire qu’en seulement deux ans et demi de pouvoir, il aura doté l’armée avec autant d’avions que tous ses prédécesseurs réunis. Cette prouesse mérite d’être saluée. Et comme dit un adage de chez nous : «Admettez que le lièvre possède de grandes oreilles, même si vous ne l’aimez pas».
Le président IBK est le seul homme politique au Mali qui ait songé à prendre une Loi de programmation militaire et cela, depuis les années 90. Il est évident que le président IBK a une vision plus large en matière de défense et de sécurité, gage d’une stabilité, elle-même, synonyme de prospérité et de développement pour tous. Il a vite compris qu’aucune Nation ne peut progresser dans l’insécurité, ni dans l’anarchie. C’est pourquoi, il a fait de la reconstruction de notre armée nationale une priorité absolue. Peut-on vraiment lui en vouloir ? Évidemment, non, car on dit qu’on a toujours une armée dans le pays, si ce n’est pas l’armée nationale, c’est l’armée d’occupation et logiquement, on préfère tous une armée nationale chez soi.
On entretient une armée pour deux raisons fondamentales
D’abord, pour la défense et la sécurité du territoire nationale et c’est cette mission qui est assignée à notre armée, depuis sa création et cela, ne va pas changer. La défense de l’intégrité territoriale nécessite qu’on se donne les moyens matériels, humains et financiers pour y parvenir. Ensuite, on entretient une armée pour conquérir de nouvelles entités et cette armée là est une armée expansionniste et hégémonique. On peut citer les armées Napoléoniennes, Hitlériennes ou encore l’armée d’Alexandre le Grand. Même aujourd’hui, nous avons des pays qui entretiennent de telles armées encore.
Dans tous les cas, une armée doit refléter l’ambition politique, économique des gouvernants et n’en dépalisse aux détracteurs, c’est cette ambition que le président IBK est en train de démontrer.
B. MAO DIANÉ,
Analyste politique et économique