C’est le message fort lancé, hier mercredi 09 mars, lors d’un atelier organisé par le bureau national de l’Union des femmes du RPM au CICB, visant à partager le document qu’elles présenteront, le 17 mars prochain à New York, à l’occasion d’une grande manifestation dans le cadre des activités du 8 mars. Les femmes du bureau RPM sont invitées à ce rendez-vous par l’Internationale socialiste.
La cérémonie d’ouverture des travaux présidée par Mme Diawara a enregistré la présence des femmes du RPM, des femmes des partis alliés de la majorité présidentielle et des cadres du parti RPM.
La question de la plainte du BIPREM contre le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, s’est invitée, sans surprise à cet atelier des femmes du bureau RPM. Sans ambages, Mme Diawara Aïssata dite Lady Touré, présidente du BN-UF RPM, a affirmé que le BIPREM est manipulé par l’opposition pour salir l’image du président IBK. Aussi, les femmes du parti se battront-elles pour manifester leur indignation contre les gens qui font de l’intoxication et qui diffament la première institution du pays. Elle a lancé que ces détracteurs, pour arriver à leurs fins, auront à faire avec elles (les femmes RPM) d’abord, puisqu’elles ne se laisseront jamais faire.
Selon les organisateurs de la rencontre, les femmes du RPM auront à exposer sur le thème : « agenda 2030 : violences faites aux femmes, cas du Mali ».
Lors de cet atelier de partage, la présidente du bureau des femmes du RPM a exposé le document qui sera présenté à New York et a recueilli les propositions des participantes sur le thème.
Dans ledit document, la présidente du bureau national de l’union des femmes RPM a noté que les actions en faveur de la promotion des femmes échoueraient si l’on n’arrivait pas à empêcher qu’elles soient victimes d’actes de violence, la sauvagerie d’une guerre ou de tout autre conflit, de blessures auto-infligées ou de suicide. Pour elle, les dirigeants doivent absolument surmonter la résignation et le découragement que la plupart des discussions sur les questions liées aux violences faites aux femmes peuvent engendrer.
« Le slogan de la FAO ne disait-il pas en 2000 que les femmes nourrissent le monde, si c’est le cas, la communauté internationale, l’Afrique en particulier et les pays du sahel principalement doivent s’engager dans le changement par la révision ou la relecture des textes discriminatoires, par l’application des décisions prises dans le sens de l’amélioration du statut et des conditions de travail des femmes », ont plaidé les femmes du RPM dans leur présentation.
Aussi, ont-elles mentionné que les responsabilités, le rôle et la place que la société malienne accorde à la femme admettent que ‘’sans la femme il n’y a pas de famille’’. Cela, du fait qu’elle est surveillante et gestionnaire du ménage, gardienne de la tradition, éducatrice des enfants, conseillère du mari et comptable de la réussite des enfants.
Dans la présentation, les femmes du RPM déplorent que malgré ces rôles spécifiques que la société malienne donne à la femme, l’évolution de son statut qui détermine ses conditions de son travail, ne s’accompagnent pas toujours des mesures nécessaires et indispensables de partage de responsabilités dans la prise de décision.
Le document de présentation élaboré par les femmes indique également qu’au Mali, les femmes représentent 52 % de la population totale et produisent environ 80 % de la production vivrière nationale. En plus, malgré cette importante contribution, leur statut dans la société est marqué par des pesanteurs longtemps considérés comme immuables et entretenues comme telles : contraintes socioculturelles, traditions et autres tabous qui maintenaient les femmes dans un rôle subalterne.
« S’il est établi que les femmes constituent la clé du développement en Afrique, il est aussi établi qu’elles sont plus pauvres que les hommes et sont différemment affectées par cette pauvreté. Elles n’ont ni les mêmes responsabilités, ni les mêmes opportunités que les hommes de s’en sortir. Les facteurs d’inégalités de chance en matière d’éducation, de santé et d’accès à l’information, aux services et aux ressources ajoutées aux poids de la tradition et de la culture ont longtemps contribué à maintenir la femme dans une situation d’infériorité et de marginalisation », peut-on lire dans le document de présentation.
Le document regrette également le fait qu’au Mali, comme ailleurs en Afrique, la société assigne aux femmes et aux hommes des rôles différents dans divers contextes sociaux. En général, ces rôles différents font que les femmes ont un accès plus limité que les hommes aux ressources et au processus décisionnel et qu’elles exercent un contrôle également plus limité sur ceux-ci.
La présidente des femmes du RPM a souligné que pour donner plus de visibilité à l’immense contribution des femmes au processus de développement national au Mali, un Plan stratégique pour la promotion de la femme a été élaboré et mis en œuvre. Ce Plan, dit-elle, valorise les activités quotidiennes des femmes et préconise des actions qui consolident les acquis du présent et définissent les perspectives à moyen et long terme.
Après son discours et la présentation du document, la présidente des femmes du RPM est revenue à la charge pour condamner vigoureusement l’acte posé par le BIPREM à l’encontre du président de la République, la première institution du pays. Elle a indiqué que cet acte de déstabilisation de la République ne restera pas impuni. Car le Bureau national de l’union des femmes du parti du Tisserand s’apprête à porter plainte pour diffamation contre cette association en manque de reconnaissance.
PAR MODIBO KONE