Le Guide spirituel de l’association Ansardine internationale, Seid Chérif Ousmane Madani Haïdara, et Cheick Waissou Kounta changent leur programme respectif en vue de la célébration de Maouloud. Prévue pour le jeudi 24 janvier 2013, la célébration de la fête de Maouloud, Naissance du Prophète Mohamed (PSL), se passera au Mali dans un contexte particulier avec le conflit au nord du pays et l’état d’urgence instauré par le gouvernement. En conséquence, le Guide spirituel de l’association Ansardine internationale a décidé de célébrer cette grande fête dans sa mosquée sise à Banconi. Toutefois, le prêche sera retransmis en direct sur les antennes de la télévision nationale (ORTM), pour permettre aux fidèles de le suivre en temps réel à partir de chez eux.
Cette mesure de précaution intervient à un moment où Ansardine avait fait beaucoup de dépenses. Mais, pour son Guide, le pays passe avant tout, et il faut être derrière les autorités maliennes. Quant à Cheick Waissou Kounta, qui célèbre chaque année Maouloud dans son village natal, Makarila, il a annulé cette célébration. Il organisera en lieu et place une veillée de prières et de bénédictions pour un retour rapide à la paix au Mali, dans sa mosquée à Faladié.
L’armée malienne est entrée lundi à Diabali et à Douentza
Ces deux villes étaient sous le contrôle des islamistes. Sur le terrain, les 2.150 soldats français de l’opération Serval déjà présents au Mali progressent vers le Nord aux côtés des troupes maliennes. Une colonne d’une trentaine de véhicules blindés, dans laquelle se trouvent quelque 200 soldats maliens et français, est entrée à Diabali, à 400 km au nord de Bamako, sans rencontrer de résistance, selon un confrère d’une radio locale de Niono. Drapeau français, applaudissements et cris de « Vive la France », c’est ce qu’on pouvait voir sur les images de la ville après le passage d’une équipe de journalistes de la télévision nationale.
La population a salué l’arrivée des soldats, une semaine après la chute de la ville aux mains des islamistes armés, qui ont été pilonnés par l’aviation française. Les soldats français et maliens avançaient avec prudence, craignant la présence de mines ou de pièges, tout en recherchant les caches d’armes et autres stocks de munitions. Au moment où les populations applaudissaient les soldats maliens et français à Diabali, de l’autre côté de la ligne de front, l’armée malienne continuait son avancée sur Douentza.
Dès leur entrée à Douentza, selon nos sources, les militaires maliens ont fait un tour sur les sites bombardés par l’aviation française. Il s’agit d’un hôtel à la sortie de la ville, l’académie, le lycée et les hangars du centre ville. Tous des endroits que les fous de Dieu avaient utilisé au détriment de leurs propriétaires.
À Mopti, l’annonce de la prise de Douentza, à 800 km au nord-ouest de Bamako, est considérée comme une avancée de l’armée malienne vers les villes tenues par l’ennemi, et constitue par ailleurs une réussite militaire certaine pour Bamako et les forces françaises, qui interviennent en soutien dans ces opérations. Il faut préciser que Douentza, qui se trouve à environ 100km de Konna (centre), était tombée sans combats le 1er septembre aux mains du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Elle se trouve sur une route stratégique d’où peuvent être menées des opérations vers les grandes villes du Nord, Tombouctou, Gao et Kidal, prises fin mars 2012 par les groupes jihadistes.
Repli des islamistes vers Kidal. Plusieurs sources font désormais état d’un repli des islamistes pays vers Kidal, dans l’extrême nord-est, à 1.500 km de Bamako, près de la frontière algérienne. Pour rappel, Kidal avait été la première ville du Nord conquise par les rebelles touareg et les islamistes, qui en avaient ensuite évincé leurs anciens alliés. Certaines sources ajoutent même que les leaders des fous de Dieu, qui ont échappé aux frappes de l’aviation française, se sont retranchés dans les grottes à Kidal et Tessalit, une autre ville stratégique en raison de sa position géographique et d’un important aéroport dont elle dispose.