Le Comité du syndicat national de l’enseignement du supérieur de l’Institut Universitaire de Gestion a animé, le 9 mars 2016 à Hérémakono, une conférence de presse pour informer l’opinion de la grève illimitée qu’il a déclenchée le 8 mars après les grèves d’avertissements de 48 H (les 23 et 24 février) et de 72 h (les 1er, 2 et 3 mars 2016). Les points de désaccords entre le syndicat et son Rectorat sont : les contrats des vacataires, les arriérés et les textes de l’UFP (Unité de formation et de production).
Les raisons de la grève illimitée annoncées par le secrétaire général par intérim du comité, Waly Badji Sissoko et ses collègues Alassane Sidibé, secrétaire aux relations extérieures, Boubou Doucouré, secrétaire aux revendications, ont trait à certaines préoccupations du syndicat avec le Rectorat. Les points de revendications du comité concernent sept points. L’on note d’abord, la révision de l’article 2 du contrat autorisant les contractuels à donner 12h en cours du soir.
«Toutes les 12 h doivent être effectuées exclusivement en cours du soir. L’UFP (Unité de formation et de production) ou cours du soir, ne saurait avoir les permanents», indique Waly Badji Sissoko. Autres points qui tiennent à cœur au syndicat, les paiements en intégralité des heures supplémentaires de cours au titre du deuxième semestre (S2, S4) de l’année universitaire 2013/2014 ; les frais de surveillance, de correction et de secrétariat au titre du premier semestre (S1, S3, S5) de l’année universitaire 2014/2015 ; le reliquat (38,07 %) des heures supplémentaires de cours au titre du deuxième semestre de l’année universitaire 2014/2015 ; les frais de surveillance, de correction et de secrétariat au titre du deuxième semestre (s2, s4) de l’année universitaire 2014/ 2015 ; la mise en place immédiat d’une commission de relecture des textes régissant l’UFP.
Selon le secrétaire général Waly Badji Sissoko, ces doléances se résument en trois points essentiels à savoir : le contrat, les arriérés et les textes de l’UFP.
Concernant les contrats, indique le syndicat, on s’oppose à eux car ils ont été proposés à l’UFP qui est une création des enseignants de l’IUG. «Les exécuter est synonyme d’expropriation de cette structure. Nous ne nous opposons pas à la signature de contrat avec les vacataires ; nous nous opposons au recrutement de vacataires rémunérés sur les fonds générés par l’UFP», déclare Alassane Sidibé. Comment comprendre qu’on puisse sacrifier l’intérêt général d’environ 200 professeurs permanents et de milliers d’étudiants et d’auditeurs au profit de 6 vacataires ?,s’interroge le comité syndical Snesup/Iug
Par rapport aux points relatifs aux arriérés, ajoute les syndicalistes, l’Etat doit payer 62 millions de F Cfa pour liquider leurs arriérés. S’agissant du point relatif à l’UFP, souligne Boubou Doucouré, l’UFP n’est pas une création de l’Etat comme on veut faire croire, mais plutôt des enseignants de l’IUG. «Si l’UFP était une création de l’Etat, l’Etat aurait orienté des étudiants qui seraient immatriculés au Rectorat et ils disposeraient des cartes d’étudiants. Ils auraient été candidats réguliers aux évaluations, non candidats libres. Ils se seraient acquittés des frais d’inscriptions s’élevant à 5000 F Cfa et ne seraient pas astreints à s’acquitter des frais de formation, l’Etat malien ne prélevant pas de frais de formation sur les étudiants maliens (article 18 de la loi fondamentale du Mali).
En plus aucun agent n’a été affecté dans cette structure pour la simple raison qu’elle n’est pas une création de l’Etat», déclare Boubou Doucouré. «Pour ces fonds, le Rectorat gagne plus de 180 millions de F Cfa par an, car sur chaque inscription, 50 000 F Cfa lui est rétrocédé. Et nul ne sait l’utilisation qui est faite de ces sous».
«Par la même occasion, le syndicat a lancé un appel aux services de contrôle de l’Etat notamment le Vérificateur général afin de faire un audit des 120 millions de F Cfa qui sont alloués annuellement au rectorat et dont nul ne sait l’utilisation, mais aussi à l’UFP dont on parle des milliards là-bas», déclare le syndicat.
Hadama B. Fofana