Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankaly Kéita, se cache derrière une femme pour traduire en justice de pauvres garagistes.
Très peu apprécié par ses voisins de quartier, voire de la Commune I tout entière, le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankaly Kéita, s’apprête à déposséder des garagistes de leur lieu de travail pour, dit-il, construire comme il sait si bien le faire des immeubles. Mais il sera certainement bloqué par un niet d’un quartier qui pense que les garagistes sont sur le site depuis 30 ans et qui plus est, un patrimoine de Transrail-SA.
Le ministre Mamadou Frankaly veut-il saboter les actions du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita ? C’est la question qui taraude l’esprit de bon nombre de Maliens et particulièrement les habitants de la Commune I qui sont surpris par le comportement du ministre Kéita qui a d’ailleurs passé une bonne partie de son enfance dans ce quartier.
L’histoire est abracadabrante et mérite une attention particulière. Il y a plus d’une vingtaine d’années les sieurs Lassine Haïdara et Sériba Traoré avaient demandé une autorisation de la mairie pour s’installer sur la zone ferroviaire de Korofina. Chose qui fut faite. Haïdara et Sériba ont donc commencé à se faire des clients et s’entendent avec toutes les personnes du quartier.
Un beau jour, à la surprise générale des garagistes, c’est un certain Moulaye qui arrive pour dire qu’il a été mandaté par le ministre Frankaly qui leur demande de quitter les lieux. Motif avancé, M. le ministre veut construire sur la zone ferroviaire occupée par les garagistes. La réponse des garagistes est simple : nous ne connaissons pas un autre propriétaire que Transrail-SA.
Des jours, des semaines et même des mois ont passé. Un soir, tandis que les ouvriers étaient en plein travail, le ministre en question se déplace pour venir voir les garagistes en question. Ses propos sont les suivants : “Je ne suis pas venu en tant que ministre, mais juste comme simple habitant qui a besoin de son lot”.
Les sieurs ont donc décidé par respect pour le ministre de leur montrer les papiers qui attestent que le lieu lui appartient ou de leur montrer un lieu où ils peuvent s’installer. La réponse du ministre a été dans les jours à venir. Mais, il procédera par un autre moyen, celui du tribunal. Et sur une base peu orthodoxe, car c’est à travers une autre personne du nom de Mme Diaby Kadiatou Sow qu’il a assigné les garagistes en justice aux fins d’expulsion.
Paradoxe
Le paradoxe est aujourd’hui là. C’est le ministre de l’Energie qui avait approché les garagistes pour qu’on lui cède sa parcelle. Et après maintes tentatives de régler l’affaire à l’amiable, il s’est caché derrière la dame Mme Diaby Kadiatou Sow pour obtenir l’expulsion de Lassiné Haïdara et Sériba Traoré sur la parcelle n°AA/3 du lotissement à Korofina-Sud. Cela dénote sans ambigüité que des morcellements n’ont pas été faits dans les règles de l’art.
Qu’à cela ne tienne ! Comment peut-on se présenter un beau matin et demander à des personnes de quitter leur lieu de travail ? Le ministre Mamadou Frankaly a-t-il de la pierre à la place du cœur ou veut-il tout simplement saboter les actions du président Ibrahim Boubacar Kéita qui veut promouvoir l’auto-emploi ? En tout cas, le peuple malien est témoin de la disgrâce du ministre Tréta qui se croyait indispensable.
A Korofina-Sud aujourd’hui, une intervention urgente du président de la République est nécessaire pour bloquer le duo Frankaly et la mairie qui veut renvoyer des garagistes au chômage. Un affrontement n’est pas à exclure si l’on sait que les résidents ne sont pas d’accord avec le ministre et sa bande.
Transrail le vrai propriétaire
Le vrai propriétaire des lieux s’appelle Transrail-SA. Pourquoi le ministre Frankaly voudrait coûte que coûte faire de cet endroit sa propriété ? Notre ministre se base sur les papiers délivrés par la mairie. Or, la zone ne relève pas des compétences d’une collectivité (cf. la lettre en fac-similé du gouverneur Ibrahim Féfé Koné le 16 septembre 2010). Il relève par conséquent du domaine public qui est incessible et inaliénable.
Il est clair comme l’eau de roche que ce lopin de terre situé dans l’emprise du chemin de fer ne doit pas revenir au ministre Mamadou Frankaly Kéita, un boulimique de terres. Si cela était le cas, il y aura lieu de se poser la question de savoir si le ministre de l’Energie et de l’Eau est un super citoyen ou s’il vaut mieux que toute une population qui, par le passé, avait formulé des demandes pour que la zone puisse servir de mosquée, de terrain de foot ou de basket-ball. Des demandes qui ont reçu des fins de non-recevoir.
La société Transrail quant à elle ne souhaite pas se prononcer car elle est dans un processus de restructuration, mais aura certainement son mot à dire dans les jours à venir.
Affaire à suivre !
Abdourhamane Doucouré