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Accès des femmes à la justice et lutte contre les mariages forcés: Le PACINDHA monte au créneau avec un projet de 24 mois
Publié le vendredi 11 mars 2016  |  Le Tjikan




Le Centre International de Conférences de Bamako (CICB) a servi de cadre, hier jeudi 10 mars 2016, pour la cérémonie de lancement officiel du Projet d’Amélioration de l’Accès des Femmes à la Justice et le Plaidoyer pour l’élimination du mariage forcé des filles qui sera exécuté par le PACINDHA. C’était sous la présidence du ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mme Sanogo Aminata Mallé, en présence du président du PACINDHA, Amadou Konaté, de la représentante de l’Union Européenne, Laura Mascagna, de la présidente de la Cafo, Oumou Touré.
Au Mali, la protection des droits des femmes et la promotion de leurs places dans la société ne font l’objet d’aucune discrimination car les dispositions législatives et réglementaires en vigueur concourent à cette fin.

Selon le président du PACINDHA Amadou Konaté, il existe beaucoup de problèmes dans l’accès des femmes à la justice parmi lesquels, la méconnaissance de la loi sur l’assistance judiciaire, la complexité et la diversité des procedures et des voies de recours devant les tribunaux. Dans beaucoup de communes du Mali, dit-il, jusqu’à présent, les femmes résident à plus de 120 km de distance des tribunaux. « Nous avons eu à constater que dans toutes les régions du Mali sans exception, chaque année, des milliers de jeunes filles sont mariées contre leur volonté »,a-t-il déploré.

Selon lui, le Projet d’Amélioration de l’Accès des Femmes à la Justice et Plaidoyer pour l’élimination du mariage forcé des filles est financé à hauteur de 320.000.000 FCFA dont 95% sont supportés par l’Union Européenne et les 5% par les fonds propres du PACINDHA. Il sera exécuté pendant 24 mois dans les régions Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et le District de Bamako.

« Pour la mise en œuvre de ce projet, il est prévu d’exécuter essentiellement six (6) groupes d’activités qui sont entre autres, le renforcement des capacités de 3000 femmes leaders dans la compréhension de la loi N°01-082 du 24 Août 2001 sur l’assistance judiciaire, la conception et la vulgarisation de 3000 Guides Juridiques sur les procédures et voies de recours devant les tribunaux, l’appui financier direct aux femmes démunis ayant des litiges en justice afin de leur permettre de faire face aux coûts des procès, la mise en place de cinq (5) centres d’information et de plaidoyer et sensibilisation pour l’abandon des mariages forcés des filles, la mise en place de cinq (5) centres d’appui-conseil, d’orientation et d’information sur les droits des femmes dans cinq (5) communes urbaines et la sensibilisation de 1000 personnes sur les méfaits des mariages précoces et forcés des filles », a expliqué Amadou Konaté.

Pour sa part, la ministre Sanogo Aminata Mallé expliquera que l’objectif est de renforcer la protection et la promotion des droits des femmes et des jeunes filles au Mali et contribuer à la protection des droits des couches les plus vulnérables. « L’accès à la justice et au droit est un axe prioritaire de la politique gouvernementale et le Mali soucieux des droits de l’Homme a signé et ratifié les principales conventions internationales qui consacrent le droit à un accès effectif aux juridictions. L’assistance judiciaire est d’autant plus nécessaire que les femmes et les enfants, couches vulnérables par essence, sont les plus affectés par les violations des droits de l’Homme et ils éprouvent de réelles difficultés à faire prévaloir leurs prétentions devant les juridictions. L’effectivité de l’assistance constituera une réponse appropriée à ce besoin », a laissé entendre la ministre. Qui a signalé que des bureaux d’assistance judiciaire ont déjà été installés dans les tribunaux et justices de paix à compétence étendue des régions de Kayes, Sikasso, Ségou et Koulikoro et Bamako. « L’initiative de la délégation de l’Union Européenne et du PACINDHA est salutaire car elle apporte des solutions idoines à des problèmes réels », a-t-elle conclu.

Aoua Traoré
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