Créée par la loi n°2013-015 du 21 mai 2013, l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel a, officiellement, lancé ses activités, hier jeudi 10 mars au CICB sous la présidence du Premier ministre Modibo Keïta. Avec pour objectifs de protéger les données personnelles des usagers des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), tout en prenant des dispositions pour mieux réglementer le secteur.
En vue de protéger les données personnelles des usagers des Technologies de l’Information et de Communications (TIC), le Mali à l’instar d’autres pays a jugé nécessaire de se doter d’un dispositif à la dimension des risques. C’est dans cette dynamique que l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP) fut créée en mai 2013 par la loi n°2013-015 avant d’être installée en août 2015. La nouvelle entité, APDP, a officiellement lancé ses activités, hier jeudi 10 mars au CICB, sous la présidence du Premier ministre Modibo Keïta, consacrant ainsi l’effectivité de sa fonctionnalité.
Pour son président, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara, la protection des données à caractère personnel constitue un impératif de premier ordre pour un pays comme le Mali. Car dit-il, cela est un principe garanti par le droit international, notamment l’article 12 de la Déclaration des droits de l’Homme qui dispose que « nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation ». D’où selon lui, l’impérieuse nécessité pour le gouvernement du Mali de se doter d’une structure comme l’APDP pour mieux protéger ses citoyens.
« La création de l’APDP du Mali traduit la détermination de nos plus hautes autorités à étoffer davantage les instruments juridiques en vigueur en vue de la promotion des droits de la personne humaine à travers la protection de ses données sans distinction de race, d’origine, de couleur, de sexe, de religion, de fortune, de naissance d’opinion, de nationalité et autre » a déclaré Oumarou Ag Mohamed Ibrahim, président de l’APDP et non moins président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT). A l’en croire, l’APDP, aura pour mission principale de contraindre tous les utilisateurs des données personnelles au respect de la législation en la matière dans un contexte mondial marqué par la vulgarisation fulgurante de l’outil informatique. Car prévient-il, l’utilisation de l’outil informatique en l’occurrence du réseau internet, se révèle être une véritable source d’inquiétude pour l’Homme.
Pour lui, il n’y a pas de moteurs de recherches sans collecte de données des internautes, pas de sites de vente sans programme de profilage, pas de réseaux sociaux sans mutualisation et interconnexion des carnets d’adresses entre autres. Du coup, dit-il, les informations personnelles des utilisateurs des services des TIC deviennent des matières premières convertibles en espèces sonnantes et trébuchantes.
« Les données sont devenues des armes de conquête, des instruments de pouvoir pour les Etats et les entreprises, particulièrement les multinationales » a-t-il déploré. Avant de poursuivre que « le souci de la garantie des droits reconnus aux citoyens implique la mise en place d’une autorité de contrôle indépendante ».
A sa suite, le Premier ministre Modibo Keïta, a félicité les membres de l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel pour la rapidité de sa mise en place.
Selon lui, l’Autorité de Protection des Donnés à caractère Personnel (APDP) née après la Haute Autorité de Communication, vient compléter tout un arsenal pour le Mali. A savoir les 8 institutions de la République, le Bureau du Vérificateur Général, celui du Médiateur de la République entre autres.
A ses dires, l’une des difficultés de l’administration malienne est l’insuffisance de sa puissance. En d’autres termes, explique t-il, le manque de constance dans le travail. D’où l’occasion pour lui d’inciter les responsables de l’APDP à persévérer dans la bonne dynamique.
Lassina NIANGALY