PARIS -- Le chef d'état-major général des armées maliennes, le général Ibrahima Dahirou Dembélé, a déclaré mardi matin que la reconquête des villes symboles de Tombouctou et Gao, tombées il y a près d'un an sous le contrôle des combattants djihadistes, prendrait moins d'un mois.
"Si les appuis sont conséquents, (la libération) ne dépassera pas plus d'un mois, pour Gao (nord-est) et Tombouctou (nord-ouest)", a-t-il affirmé dans un entretien téléphonique accordé à Radio France International (RFI).
Le haut responsable militaire malien a précisé que l'opération de reconquête de ces deux villes stratégiques se ferait à partir du Mali, en particulier de la base de Mopti-Sévaré (centre), où sont stationnées des troupes françaises, mais aussi du Niger, pays limitrophe.
"A partir du Niger, les forces qui sont là-bas, les forces armées nigériennes et les forces tchadiennes qui sont en appui, pourront en moins d'un mois arriver à Gao", a-t-il poursuivi, expliquant que "l'élément ennemi", soit les groupes armés islamistes et sécessionnistes ayant occupé le nord du Mali depuis le printemps dernier, nourrissait l'intention de "se retirer dans les collines, au niveau d'Aguelhoc (nord-est)".
Le général Dahirou Dembélé a rappelé que l'objectif était "la libération totale des régions du nord du Mali", tout en estimant que la reprise des localités de Diabaly et de Douentza (centre), la veille, avec le soutien des forces armées françaises, représentait "un tournant important".
"Les partenaires français, avec l'appui aérien, ont neutralisé tous les véhicules ennemis et les éléments ennemis qui étaient dans la ville et aux environs de Diabaly, ce qui a permis à nos troupes de pénétrer dans la ville", a-t-il détaillé, commentant cette récente avancée.
Interrogé sur les troupes se trouvant en première ligne des combats contre les djihadistes, le chef d'état-major malien a affirmé qu'il s'agissait des "forces maliennes", travaillant "ensemble dans des groupements tactiques interarmées (GTIA), pour la reprise de ces villes".
Concernant la défaite subie par l'armée malienne, le 10 janvier dernier à Konna (centre), qui a précipité l'intervention française dans le conflit, le général l'a expliquée par l'absence d'appui aérien et l'épuisement des munitions.
"Je dirais même qu'on avait sous-estimé l'ennemi qui avait plus de moyens, plus d'équipements (que prévu)", a-t-il souligné. "Sans l'intervention des partenaires français, les frères d'armes des forces aériennes françaises, c'était difficile de tenir, même Sévaré", a conclu le haut gradé malien.