Cette conférence débat, tenue à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, était animée par l’ancien ministre de la Défense Soumeylou Boubeye, le directeur de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), l’ancien ministre Marimpa Samoura et l’honorable Alkaydi Touré de la Commission des lois de l’Assemblée nationale.
Le thème de cette conférence qui a enregistré la présence de André Bourgeot, directeur de recherche au Cnrs en France, faut-il le rappeler, portait sur le financement du terrorisme. Une occasion mise à profit par les conférenciers pour expliquer de long en large la “Loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme”.
Dans son intervention, l’ancien ministre de la Défense dira qu’il n’y a pas de terrorisme sans argent sale. Il a ainsi expliqué que les groupes terroristes usent de plusieurs moyens mafieux pour financer leurs opérations. Il s’agit de l’extorsion des fonds, le paiement de primes, le commerce de contrefaçon, de drogue, la prise d’otage…. Sur ce dernier point, l’ancien patron des services de renseignements d’ajouter que de 2008 à 2011, les groupes terroristes dans le Sahel ont reçu 150 millions de dollars, soit plus de 75 milliards de Fcfa pour le paiement des rançons des otages. A ce titre, il a rappelé que durant cette période, ce sont 38 otages qui ont été enlevés dans le Sahel. “Tous ces 38 otages étaient retenus au Mali, cependant seuls deux ont été enlevés sur le sol malien” a souligné Soumeylou Boubeye Maïga.
Contrôler la Zakat
Il a aussi plaidé pour le contrôle de la “zakat ” (aumône légale en islam) afin d’en faire la traçabilité. “Il faut qu’on soit en mesure de contrôler l’usage de ces aumônes. Pour faire en sorte que n’importe qui ne puisse se lever pour récupérer ces fonds dans les pays du Golf. L’Etat doit être surtout en mesure de faire une traçabilité de ces fonds “ a souligné l’ancien ministre.
Quant au directeur de la Centif, Marimpa Samoura, il a présenté sa structure, laquelle a pour mission d’analyser et de traiter les informations contenues dans les déclarations d’opérations suspectes reçues par des personnes assujetties et de déterminer l’origine des transactions, puis saisir le procureur si besoin en est. Le Ministre Marimpa Samoura, tout comme l’honorable Alkaydi Touré, fondent beaucoup d’espoir sur la “Loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme”.
En tout cas, pour le président de la JCI, Bamako Elite, Bassala Haïdara, ce thème revêt une importance particulière pour les membres de leur organisation. A le croire, la plupart de leurs membres sont des jeunes entrepreneurs. C’est pourquoi, au niveau de la JCI Bamako Elite, le thème du mandat de cette année est “Paix et Environnement, des Affaires” a-t-il précisé. Il a annoncé la tenue de conférences similaires durant son mandat avec des jeunes de la sous-région.