– “Le Département des Sports doit à la FEMAFOOT plus de 400 millions de FCFA”
, Boubacar Baba Diarra, était face à la presse le mardi 8 mars dernier, au siège de l’instance dirigeante du football malien. Pour la circonstance, il avait à ses côtés ses proches collaborateurs dont le secrétaire général de la Femafoot, Yacouba S. Traoré. Il s’agissait, pour le premier responsable du football malien, de se prononcer sur la vie de notre sport roi, après 14 mois de crise. Plusieurs sujets ont été abordés, notamment la médiation de l’Assemblée nationale pour une sortie de crise au sein du football, la reprise de l’élection de la Ligue du district de Bamako, la tenue de l’Assemblée générale extraordinaire de la Femafoot, le démarrage du championnat national Ligue 1, les éliminatoires de la CAN 2017 ainsi que la participation du Mali au Congrès extraordinaire de la Fifa.
D’entrée de jeu, l’Inspecteur général de Police s’est dit très gêné aujourd’hui de voir que certains de ses amis (dirigeants sportifs), ne parlent pas le même langage. “Je demande à ces dirigeants de nous rejoindre pour qu’on puisse bâtir ensemble notre football. Nous avons un football productif, il faut seulement le performer. Travaillons ensemble donc pour pérenniser ses résultats” a-t-il déclaré.
S’agissant des résultats sportifs, il s’est dit très satisfait. “En deux ans, le Mali a participé à sept phases finales de la CAN et nous avons été quatre fois sur le podium, notamment le sacre des Aiglonnets à Niamey, la 3ème et la 2ème places aux coupes du monde U20 et U17 ainsi que la 2ème place au Chan Rwanda. Ce bilan mérite d’être encouragé” a-t-il déclaré.
Parlant de la tenue de l’Assemblée générale extraordinaire de la Femafoot, le 5 mars dernier au Gouvernorat du district de Bamako, Boubacar Baba Diarra estime que cette rencontre qui découle des recommandations issues des négociations menées par l’Assemblée nationale, s’est bien déroulée avec la participation de 38 délégués sur 55. “Nous estimons que cette Assemblée générale extraordinaire s’est tenue dans les règles de l’art. Le quorum était largement atteint. Et pourtant, nous avons envoyé des invitations à tous les 55 membres. Malheureusement, certains membres n’ont pas répondu à l’appel. Cela se comprend puisque c’est une volonté personnelle. Pour nous, la crise au sein du football est en phase de terminer” dira-t-il. Avant de préciser : “Lors de cette rencontre, les quatre clubs à savoir le Djoliba AC, le COB, le CSK et l’Avenir de Tombouctou, qui avaient violé l’article 38 du règlement du championnat national, ont été finalement repêchés. Ils joueront désormais en première division. Malheureusement, les sanctions individuelles ont été maintenues par les délégués de l’Assemblée générale extraordinaire. A l’issue du vote, 33 délégués ont dit Oui pour le maintien des sanctions, 4 étaient défavorables et une abstention”.
Démarrage du championnat national ce samedi 12 mars 2016
Lors de sa réunion extraordinaire du lundi 7 mars, le Comité exécutif de la Femafoot a décidé de démarrer le championnat national ce samedi 12 mars, comme précisé dans le chronogramme de l’Assemblée nationale. Selon le président de la Femafoot, cette saison, le championnat va se jouer avec 20 clubs. Compte tenu du temps imparti, un nouveau système sera mis en place qui durera 7 à 8 mois. Il s’agit de deux poules de 10 clubs chacune. Les deux premiers de chaque poule se qualifieront pour le Carré d’as afin de désigner l’équipe championne tandis que les deux derniers de chaque poule descendront en deuxième division. “Pour la montée en première division, deux clubs seront remontés pour s’ajouter aux 16 clubs. Ce qui fait 18 clubs pour la prochaine saison. L’année suivante, nous allons procéder de la même manière pour que nous puissions revenir au format classique avec 16 clubs en Ligue 1”, parole de Boubacar Baba Diarra.
En ce qui concerne les éliminatoires de la CAN Gabon 2017, les Aigles du Mali affronteront le 25 mars prochain au Stade du 26 mars à 19 h, la Guinée Equatoriale, avant de se déplacer le 28 mars à Malabo pour le compte du match retour.
Le président Boubacar Baba Diarra estime que ces deux rencontres sont capitales pour la qualification du Mali à la phase finale de la prochaine CAN. “Si nous gagnons ces deux matches, nous avons une forte chance d’être qualifiés. C’est pourquoi, nous sommes en train de prendre toutes les dispositions avec le Département des Sports. Pour nous, le mieux, c’est l’affrètement d’un avion spécial“ a-t-il déclaré. Précisons qu’avant ces deux matches, le Mali occupe la première place de son groupe avec quatre points.
Plus d’un milliard
de Fcfa de dépenses chaque année
La collaboration entre le Département des Sports et le Comité exécutif de la Femafoot a été aussi évoquée. Aux dires de Boubacar Baba Diarra, cette collaboration qui avait bien démarré est en train malheureusement de se détériorer. “Nous avons deux sources de financement. Il s’agit des fonds d’origine extérieure et intérieure avec la CAF et la Fifa. S’agissant des fonds d’origine nationale, il s’agit des équipes nationales. Par contre, la Fifa accorde à chaque fédération nationale une subvention de 125 millions de Fcfa avec des chapitres bien définis. Cet argent est audité par la Fifa à la fin de chaque saison. C’est pour vous dire que la Fifa contrôle cet argent. L’autre cas, c’est les droits télévisés de la CAF lors des phases finales de la CAN. Cet argent est reparti entre les différents pays qui ont accepté à la CAF d’utiliser les images de leur pays. A la fin de la compétition, un montant est versé à chacune des fédérations. En réalité, cet argent est destiné aux fédérations nationales, puisque les images appartiennent aux fédérations. Nous utilisons cet argent pour nos dépenses parce que nous avons des charges à supporter. C’est tout. Pour la petite histoire, nous dépensons chaque année plus d’un milliard de Fcfa. Rien que pour le championnat national, nous sommes à plus de 800 millions de Fcfa par an. Sans compter d’autres charges” précisera Boubacar Baba Diarra.
S’agissant des coupes du monde U20 et U17, le patron de la Femafoot a été très clair : “Nous n’avons reçu aucune ressource financière concernant ces deux compétitions. Il est temps que le Département des Sports et la Femafoot se retrouvent pour discuter et échanger sur certains points d’ordre financier”.
Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que le Département des Sports doit aujourd’hui à la Femafoot 406 millions de Fcfa. Il s’agit des préfinancements de certaines activités des équipes nationales. Cela à la demande même du Département des Sports.
Alou BADRA HAÏDARA